Le jour où Monfils a failli battre Djokovic à l’US Open
La demi-finale de ce vendredi aura un parfum de nostalgie
On peut faire semblant d’y croire, évidemment. On a même toute la journée pour ça. Mais on ne connaît que trop bien la fin de l’histoire : Gaël Monfils va probablement s’incliner ce vendredi soir face à Novak Djokovic en demi-finale de l’US Open. Ce n’est pas du défaitisme, juste des chiffres : 12 matchs entre les deux, 12 victoires pour l’actuel n° 1 mondial. Bonjour les complexes pour la Monf’.
« Novak était plus mature »
C’est couillon, d’ailleurs, parce que l’affaire aurait pu tourner autrement. Elle aurait dû. On prend les mêmes en septembre 2005, au premier tour du Grand Chelem new-yorkais. Le Français à 19 ans et le Serbe 18 ans. Thierry Champion, alors coach de Monfils, raconte la suite : « Ça avait été un super match de tennis, très accroché. Un match que Gaël aurait dû gagner à 99 %. Il était supérieur physiquement et je ne voyais pas comment il pouvait perdre le cinquième. Puis Djokovic avait commencé à se plaindre pour couper le rythme. Un coup la jambe, un coup le souffle, un coup l’épaule, le match s’arrêtait toutes les cinq minutes. » « C’était le seul moyen de gagner », avouera Djokovic, finalement vainqueur (7-5, 4-6, 7-5, 0-6, 7-5). « J’ai dit à Gaël : “Tu vois, il est plus malin que toi, il a utilisé tous les moyens pour gagner, alors que toi tu t’es laissé faire”, raconte Champion. Novak était plus mature. » On n’ira pas jusqu’à dire qu’une autre issue aurait fait gagner 10 Grands Chelems à Monfils, mais elle lui aurait au moins permis d’y croire un peu plus contre Djokovic pour le reste de sa carrière. « Ce jour-là, c’est la seule fois où Gaël a commencé le match en se disant qu’il pouvait gagner, reprend Champion. Et le mental est très important chez lui. Après, Djoko est devenu rapidement plus fort dans tous les domaines. Mais je pense que pour la première fois depuis longtemps, Novak doit se dire que Monfils peut le battre vendredi. » On ne demande qu’à ce que nos pronostics soient démentis.
W