20 Minutes

En mob contre la morosité

700 patrons ont participé au 3e Grand Prix Meule Bleue

- Romain Lescurieux

«Ce n’est que du bonheur, de la liberté et du sourire. » Casque rose sur la tête et cape bleue sur les épaules, Benoît, 45 ans, descend de sa « meule ». « Nous avions fait le pari de venir à Paris à 1000. C’est presque réussi », se félicite ce chef d’entreprise au pied de la tour Eiffel, dans le vrombissem­ent des pots d’échappemen­t. Dimanche, 700 patrons déguisés en superhéros et venus de toute la France ont chevauché leurs mobylettes bleues de Neuilly au Champs-Elysées en passant par la tour Eiffel, à l’occasion de la 3e édition du Grand Prix Meule Bleue qui a fait étape dans une vingtaine de villes en treize jours. L’objectif : lutter contre la morosité. Sans parti politique, syndicat ou revendicat­ion derrière, cette initiative vendéenne a germé dans la tête de quelques chefs d’entreprise de tout secteur confondu.

« Dans le contexte actuel, ça prouve que tout est possible. » Dominique, un organisate­ur

« Il y a trois ans, l’entreprise de constructi­on Maison Bleue, fêtait ses 14 ans. Et 14 ans, c’est l’année de la mobylette, explique Dominique, qui fait partie de l’équipe organisatr­ice. Alors, pour fêter ça, nous avons organisé un rassemblem­ent avec des patrons, mais aussi des salariés de 150 entreprise­s. Trois ans plus tard, nous sommes 700 boîtes. » Avec un message : « Les entreprise­s sont positives en France. Il y en a marre de taper sur l’entreprise et de mettre le chef d’entreprise et les salariés à dos. On veut montrer que le chef a besoin de ses salariés et les salariés du chef. Sortons la tête du guidon et innovons ensemble. »

Pannes fréquentes

Ouvrier bordelais, Jean-Claude, 26 ans, admire le spectacle assis sur la « meule » de ses 14 ans. « C’est mon patron qui m’a proposé de participer à l’événement et j’ai tout de suite accepté. C’est vraiment une journée placée sous le signe de la déconne », affirme-t-il. Venu aussi pour la première fois, Michel, 55 ans, patron vendéen, veut montrer qu’on peut lutter contre la sinistrose. « Il faut faire la fête tous ensemble », explique-t-il. « Ça vaut tous les séminaires du monde », reprend Dominique. Malgré quelques déconvenue­s sur les 15 km de parcours. « Je suis tombée en panne, rigole MarieChris­tine, 54 ans, habituée de cette manifestat­ion. Je ne suis même pas arrivée jusqu’à l’Arc de Triomphe. » Selon les organisate­urs, 30 % des participan­ts tombent en panne. « C’était un défi de venir à Paris, note Dominique. Avoir les Champs-Elysées et la tour Eiffel bloqués dans le contexte actuel, ça prouve que tout est possible. »

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Les chefs d’entreprise sont déguisés avec un casque rose et une cape bleue.

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