20 Minutes

« Braquo », un dernier carnage pour la fin ?

Ce lundi, la diffusion de l’ultime saison commence sur Canal+

- Vincent Julé

«J’ai détesté la seconde saison de “Braquo”, j’ai trouvé ça zéro, nul. Une partouze immonde, où tout est grotesque et démesuré. » Derrière cette critique virulente de la série de Canal+ se cache Olivier Marchal, son créateur. Parti au terme d’une seule saison, il a laissé l’écriture à Abdel Raouf Dafri, scénariste de Mesrine et d’Un prophète. « Je suis venu à la demande d’Olivier, rappelle l’intéressé. J’ai eu trois semaines par épisode, sans aucun recul. Mon écriture était pleine de fièvre et de folie. » Au final, Abdel Raouf Dafri a signétous les épisodes restants de la série, dont la quatrième et ultime saison débute lundi soir sur Canal+. Interprète d’Eddy Caplan et (anti) héros de « Braquo », Jean-Hugues Anglade conçoit que l’on puisse regretter l’écriture « marchalien­ne » : « C’est une série de la transgress­ion, des flics de terrain face à des adversaire­s qui n’ont pas de règles. » Des adversaire­s qui, il le reconnaît, prennent plus de place après la première saison : « Mais c’est normal, c’était nécessaire à la pérennité de la série. » De série dépressive et réaliste, « Braquo » devient plus spectacula­ire. Et est accusée par certains téléspecta­teurs, mais surtout la critique, de sortir l’artillerie lourde comme cachemisèr­e. Abdel Raouf Dafri rectifie : « Réaliste, “Braquo” ne l’a jamais été. Si tu montres la série à un flic, il te rira au nez. Le pathos, le psychologi­sant, ce n’est pas mon énergie. Je voulais passer en mode heavy metal. Le polar n’est pas figé, je voulais tester ses différente­s variations. » Faut-il s’attendre à un carnage pour le final de « Braquo » ? Toujours est-il que Jean-Hugues Anglade n’était pas satisfait par la première fin de la série. « C’est la première fois qu’il s’est manifesté », s’amuse Abdel Raouf Dafri. L’acteur a fait une propositio­n, un cadeau pour Caplan. « C’était parfait », conclut le scénariste, qui n’espère qu’une chose : « Que Braquo vieillisse bien comme les films de l’inspecteur Harry avec Clint Eastwood. »

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Jean-Hugues Anglade (au fond), interprète Eddy Caplan.

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