Emery a trouvé sa voie, mais pas encore la voix
Les consignes du coach parisien peinent à être appliquées « Ce n’est pas une question de méthode, c’est une question de travail tous les jours. » Unai Emery
Peut-être que le mardi 13 septembre 2016 restera dans l’histoire du football. Peut-être retiendra-t-on que ce soir-là, le PSG d’Unai Emery a donné une leçon tactique à l’Arsenal d’Arsène Wenger. Mais à la veille de l’entrée en lice du club parisien en Ligue des champions, on a surtout l’impression que pour l’instant, le coach arrivé cet été dans la capitale peine à se faire comprendre de ses hommes. Illustration en un mois : le technicien espagnol qui s’explique avec des bouteilles d’eau est passé du 4-23-1 au 4-3-3, a testé Marco Verratti en numéro dix puis s’est amusé à changer six joueurs de position à la mi-temps du nul contre Saint-Etienne vendredi (1-1). Face aux Verts, on a souvent vu des joueurs perdus sur le terrain, qui agissaient rarement ensemble, comme si tous les principes d’Unai Emery peinaient à être encore assimilés. « Ben Arfa et Lucas ne défendent pas bien, glisse l’ex-Parisien Jean-Marc Pilorget, qui était au Parc. Parfois, on voit des joueurs, comme Verratti, tenter d’aller chercher haut l’adversaire mais souvent, ça presse mal, ou trop haut et ça laisse ensuite plein d’espaces. Il y en a qui déjouent et ça ne me plaît pas. » « On a du mal à intégrer la mentalité du coach, confirme la recrue Thomas Meunier. Quand je parle avec mes coéquipiers et qu’ils me décrivent la mentalité sous Laurent Blanc, c’est totalement différent. Je veux dire, c’est blanc et noir. Pour eux, ça change. Il va nous falloir un peu de temps pour pouvoir le retranscrire sur le terrain. » Mais là où un José Mourinho a chargé ses hommes après le derby mancunien, Unai Emery, pourtant pas aidé par les blessures de Thiago Silva ou Javier Pastore, fait tout pour orienter les critiques dans sa direction. « C’est moi le responsable, at-il souligné. C’est moi qui demande à mes joueurs de faire ce qu’ils font. Ce n’est pas une question de méthode, c’est une question de travail tous les jours. » D’ici à mardi, ça va laisser assez peu de temps pour bosser.