Une application pour lutter contre le sexisme
HandsAways permet de réagir aux insultes et aux agressions
Tout part d’un cri de colère. « Il y a un peu plus d’un an, je me suis fait interpeller par deux hommes dans la rue. Je n’ai pas répondu, je me suis fait insulter, explique Alma Guirao, une Parisienne de 29 ans. Je me suis demandé ce que je pouvais faire. En l’occurrence, rien », ajoute-t-elle, dépitée. Face à cette « agression sexiste de trop » et au manque de solutions, la jeune fille issue du domaine de la mode a décidé de se battre et de fédérer autour d’une application : HandsAway.
Alerter, témoigner, échanger
Lancée début octobre, elle permet d’alerter, de témoigner et d’échanger autour des agressions sexistes, de la remarque ou l’insulte à l’agression sexuelle en passant par un regard trop insistant. « Un homme m’a touché les fesses », « Un homme m’a suivie dans la rue », « Je me suis fait insulter »… Des messages de ce type, Alma en voit de plus en plus sur sa plateforme. « On sent qu’il y avait un besoin et une demande », dit-elle. Une fonctionnalité permet à la victime d’alerter des « street angels » à proximité. L’application renvoie vers les associations et les numéros d’écoute et explique comment porter plainte. « En tant que victime, on ne se sent absolument pas légitime à déposer plainte », déplore Alma. Soutenue par la Mairie de Paris et la région Ile-de-France, HandsAway doit prochainement nouer un partenariat avec la RATP. Selon un récent rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, 100 % des femmes ont déjà été victimes d’une forme de harcèlement dans les transports en commun. D’ici deux mois, HandsAway, gérée par une équipe de six personnes, va aussi lancer une fonction de copiétonnage. « Les femmes ne prennent plus le dernier métro, n’empruntent plus certains chemins tard dans la nuit. Comment reprendre la rue dans notre ville? » s’interroge Alma, qui a donc réfléchi à une sorte de « BlaBlaCar du piéton », pour rentrer ensemble en toute sécurité.