Alexis Pinturault fonce sur la piste du gros globe
Le Français s’est adjugé dimanche le premier géant de la saison
On n’a pas attendu sa victoire à Sölden, dimanche, pour savoir qu’Alexis Pinturault était un grand skieur. Mais ce succès en slalom géant lors du premier rendez-vous de la saison dans le Tyrol autrichien a une saveur particulière, un petit on-nesait-quoi qui suggère que l’éclosion est achevée et que le Français, vainqueur du petit globe du combiné la saison passée, est prêt à endosser le costume de patron du ski mondial.
« C’est lui le favori »
Il y a la symbolique, déjà. Le fait de dépasser Jean-Claude Killy en nombre de victoires en Coupe du monde (16 contre 15) pour devenir la nouvelle référence française en la matière est un présage auquel il est le seul à ne pas prêter attention. « Ce n’était pas vraiment mon objectif, évacue-t-il. Moi, je suis là pour prendre du plaisir et skier fort. » OK, partons sur ce terrain, alors. Car dans cette victoire, il y a la manière, surtout. « Alexis a validé son acquis de l’an dernier. Il a été bon du début à la fin », analyse son chef d’équipe, David Chastan. Pinturault s’est en effet montré le plus rapide lors des deux manches, laissant le grand Marcel Hirscher à sept dixièmes et Felix Neureuther, pas le dernier venu, largement au-delà de la seconde. Un gouffre à ce niveau. « Il vole en géant depuis la seconde partie de saison dernière. Les années passées, il était parti moins fort [à Sölden]. Là, avec ce qu’il a montré aujourd’hui [dimanche], c’est lui désormais le favori [pour le classement général] », lâche Hirscher. On peut y voir de la part du quintuple tenant du gros globe de cristal – le classement général de la Coupe du monde, toutes disciplines confondues – un moyen de déplacer la pression sur le Français, afin de gagner un peu en tranquillité. Mais il n’y a assurément pas que ça. L’Autrichien, qui avait avoué l’an dernier qu’il voyait en Pinturault son successeur, sait que ce jour n’est peut-être plus si lointain.