« J’interpelle la société »
Le fameux inconnu s’affiche désormais sur les monuments
Depuis près de quinze ans, les Parisiens croisent le regard et la dégaine juvénile de John Hamon sur des affiches placardées dans la capitale. Aujourd’hui, John Hamon projette son oeuvre, à la nuit tombée, sur la façade de monuments parisiens. Et a accepté de se dévoiler (un peu) pour 20 Minutes.
Quel est le message de cette affiche ? Je souhaite interpeller la société , et le monde de l’art en particulier, sur ce que j’appelle l’« Art promotionnel ». Je réalise ainsi systématiquement ce portrait. Je résume aussi ma position par cette formule : « C’est la promotion qui fait l’artiste ou le degré zéro de l’art. » Je développe cette analyse depuis 2001 à travers différentes productions. Vivez-vous de votre art ? Non, mon travail n’est pas encore visible entre des murs. Je fais le souhait d’être représenté par une galerie idéale pour la nature de mes productions et de mes projets. Je vais cependant réaliser des expositions au Centre Pompidou, à la Fondation Louis Vuitton, et par la suite dans des musées internationaux comme le Guggenheim à Bilbao. En quinze ans, qu’est-ce qui a changé chez vous et dans votre travail ? Je fais toujours de ma promotion en tant qu’artiste mon travail artistique ,mais mes techniques évoluent. Je peux par exemple utiliser un véhicule ou de l’espace publicitaire, faire une soirée événementiel... Je suis aussi en train de transformer cette photographie en une mascotte qui pourra se mouvoir physiquement. Je souhaite aussi créer un personnage de fiction qui évoluera dans différents univers comme la bande dessinée, les jeux vidéo, voire dans un film. Pourquoi projeter votre affiche sur des monuments parisiens ? La projection sur des monuments d’architecture, de patrimoine et d’histoire a une portée bien plus importante et intéressante. J’avais déjà expérimenté ce procédé en 2002 sur la façade du palais de Tokyo, pendant des vernissages, mais les technologies ne me permettaient pas encore de le faire à plus grande échelle. J’ai dû patienter pour pouvoir développer cet aspect de mon travail.
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