«J’ai jibé au lieu d’aller chercher l’aile de mouette»
C’est sympa, le Vendée Globe. On y raconte de belles histoires, des duels épiques, des réparations de fortune… Et aussi plein de trucs incompréhensibles. Pour y voir plus clair, 20 Minutes a appelé Bernard Stamm, trois Vendée au compteur.
Niveau 1. Le point réparation, par Tanguy de Lamotte : « J’ignore comment la tête de mât s’est cassée. J’ai réussi à ramener à bord tout le gréement sans trop abîmer le reste de l’espar. » L’explication technique, par Bernard Stamm : « Le mat est composé d’un gréement courant (les parties qui bougent, comme les drisses qui servent à monter les cordages pour hisser les voiles) et d’un dormant (les parties fixes qui constituent l’espar et qui tiennent les voiles. » Notre vulgarisation : « Ça va être compliqué de repartir (De Lamotte a d’ailleurs abandonné). »
Niveau 2. Le point erreur tactique, par Romain Attanasio : « J’ai fait une erreur : au lieu d’aller chercher une aile de mouette à l’ouest de Madère, j’ai jibé. » L’explication technique, par Bernard Stamm : « Jiber, c’est un franglicisme qui veut dire empanner (faire tourner le bateau grâce au vent arrière). L’aile de mouette, c’est ce que dessine la route classique qu’il faut emprunter pour tourner autour d’un anticyclone. Romain Attanasio a fait la route à l’envers et s’est retrouvé piégé avec l’île de Madère en face de lui. » Notre vulgarisation : « Il a pris l’autoroute à contresens. »
3. Le point foil, par Alex Thomson : « Je pense que quand on est au reaching, nos foils marchent très bien. » L’explication technique, par Bernard Stamm : « Les foils sont des appendices qui fonctionnent bien quand le bateau va vite et a un certain angle par rapport au vent. Le reaching, justement, c’est l’allure où le vent vient de travers. Dans ce cas-là, les foils sont très utiles et augmentent la vitesse. C’est en partie pour ça qu’Alex Thomson est actuellement en tête. » Notre vulgarisation : « Vroom vroom. »
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