20 Minutes

Landreau du côté des héros

- A Nantes, David Phelippeau

Le 8 décembre 2002, lors de la dernière victoire du FCN contre le PSG au Parc des Princes (les deux équipes s’affrontent en L1 samedi à 17 h), Mickaël Landreau tente un coup d’audace qui restera dans l’histoire du foot français. A la 82e minute de ce PSG-Nantes en 16e de finale de la Coupe de la Ligue, alors que les Canaris mènent 3-2, un penalty est sifflé pour les Parisiens. Ronaldinho s’apprête à le frapper. Et là, stupeur. Mickaël Landreau n’est plus face à lui, il s’est décalé sur sa droite laissant tout son côté gauche ouvert.

« Peut-être une folie... »

Bruno Coué, l’arbitre de ce match, garde encore aujourd’hui un souvenir intact de ce coup de folie. « Je n’avais encore jamais vu une telle intimidati­on. Quand Landreau s’est décalé à droite, il y avait de l’inquiétude chez les joueurs parisiens. Certains m’ont demandé s’il avait le droit. Je leur ai répondu qu’il pouvait se mettre où il voulait. Je pense qu’ils étaient même prêts à poser une réserve… » Landreau ne risque rien. Depuis 2000, les portiers ont le droit de se mouvoir sur leur ligne, du moment qu’ils y restent (ils devaient auparavant être immobiles et au centre des buts). L’intéressé s’explique quatorze ans plus tard pour 20 Minutes : « J’y avais réfléchi dans l’après-midi. J’avais analysé les penaltys de Ronaldinho et surtout sa personnali­té. Il était toujours très joueur. Pour rentrer dans ce défi, ça ne pouvait être qu’un penalty décisif. Je n’ai donc pas hésité quand l’arbitre a sifflé, il restait une dizaine de minutes. Je suis entré dans son jeu… Lui, il fallait qu’il soit joueur, mais décisif aussi. » Au moment du tir, la pression pèse encore plus lourd sur les épaules du Brésilien, qui se retrouve devant une situation inédite. Finalement, Ronaldinho, qui ne s’était jamais manqué dans cet exercice avec le PSG, tire vers le côté occupé par Landreau. Le gardien, après avoir pris un appui rapide au centre de son but, arrête le penalty. L’ancien Nantais n’a jamais retenté ce coup de poker ensuite. « C’était peut-être une folie… mais une folie positive pour le spectacle et efficace ! » Car le FCN l’emporte finalement (3-2) au Parc ce soir-là, le dernier succès des Canaris sur les terres parisienne­s.

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Mickaël Landreau, en 2002.

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