La fumée tue
circulation alternée est privilégiée pour lutter contre la pollution, à l'origine de nombreuses maladies. Pourtant, des solutions plus efficaces existent.
La circulation alternée est reconduite, ce jeudi, dans la capitale, en raison du pic de pollution (lire cidessous). Elle est mise en place, vendredi, à Lyon et Villeurbanne. Une pollution qui prend la forme d’un épais nuage de particules fines. Pas très réjouissant quand on sait qu’« elles sont à l’origine de maladies cardiovasculaires, respiratoires, métaboliques, neurodégénératives... » énumère Isabella Annesi-Maesano, épidémiologiste à l’Inserm.
« Agir en amont »
Que faut-il donc pour réduire durablement cette pollution ? « Agir en amont, tranche Benoît Hartmann, porte-parole de France nature environnement (FNE). La circulation alternée préventive pourrait être envisagée. » Pour Isabella Annesi-Maesano, « il faut éliminer le diesel. Il est responsable de 80 % des nanoparticules qui traverse la membrane de nos cellules. » Et d’ajouter qu’à long terme, « c’est le développement de la recherche sur les véhicules propres, solaires ou à hydrogène, qui permettra de changer la donne. Mais ce n’est pas pour demain. » En attendant, faut-il, comme à Londres, instaurer un péage urbain? « Il s’agit plus d’une taxe que seuls les riches payent », estime Benoît Hartmann. Ce qu’il faut, c’est « développer des transports en commun fiables, efficaces et peu chers, construire des parkings relais et développer l’autopartage ». Déjà mises en place à Stockholm ou Rome, des zones à circulation restreinte (ZCR) permettent de libérer les centres-villes des véhicules les plus pollueurs. A Paris, la vignette anti-pollution Crit’air sera obligatoire début 2017 et servira à constituer des ZCR.