L’enquête sur la famille disparue s’intéresse au fils
Sébastien Troadec avait fait part de son mal-être sur les réseaux sociaux
Onze jours après le signalement de la disparition du couple Troadec et de ses deux enfants, à Orvault (Pays-de-la-Loire), une information judiciaire a été ouverte contre X des chefs d’homicides volontaires, enlèvements et séquestrations, a annoncé, lundi soir, le parquet de Nantes. Les enquêteurs s’interrogent sur la personnalité du fils aîné. Sébastien Troadec, 21 ans, qui n’a pas non plus donné de signes de vie depuis le 16 février, vivait dans le Maine-et-Loire, où il suivait un BTS informatique au lycée Saint-Gabriel. Or, c’est dans ce dernier établissement qu’étudiait Arthur Dupont de Ligonnès, l’aîné de Xavier Dupont de Ligonnès, qui avait disparu en 2011 après avoir assassiné sa femme et ses quatre enfants à Nantes. Proximité géographique, discrétion dans le voisinage... Les similitudes entre la disparition de la famille Troadec et l’affaire Dupont de Ligonnès sont décidément troublantes. Jusqu’à présent toutefois, les perquisitions menées dans le logement de Sébastien Troadec n’ont rien donné et sa Peugeot 307 est toujours recherchée. Décrit comme ayant « souffert de fragilités psychologiques », selon une source proche du dossier, le jeune homme avait proféré des menaces de mort sur un blog en 2012. Il aurait par ailleurs été condamné à des travaux d’intérêt général pour harcèlement, d’après Le Parisien.
« La vie me saoule »
Il semblait également en vouloir à son père. Sur Twitter, en 2013, il écrivait : « Punaise hier de 2 h du mat a 20 h mon père gueuler j’arrête pas de lui dire “ferme ta gueule”. Il continue à brayer. » (sic) Visiblement déprimé, il écrivait la même année : « Putain, vivement ma mort, la vie me saoule. » ou encore : « Si on savait ce qui se passait réellement dans ma tête, on me prendrait pour un fou sans morale. » Sur son compte Instagram, il s’était décrit de la sorte : « On arrête d’avoir peur du monstre en dessous du lit lorsqu’on comprend que ce sont nous les monstres. » Le 8 août 2016, il publiait aussi une photo où il testait virtuellement un tatouage de larmes sous l’oeil, symbole couramment associé dans les prisons au meurtre.