20 Minutes

La RATP fait pousser de l’herbe sur ses toits

La start-up Aéromate est à l’origine de cette initiative

- Camille Anger

Plutôt basilic, sarriette, mélisse ou menthe chocolat ? La question va bientôt se poser pour des agents de la RATP. Non pas pour choisir un nouveau menu, mais pour repartir avec des paniers d’herbes aromatique­s. Michel Desportes, Louise Doulliet et Théo Manesse, âgés de 23 à 27 ans, viennent de Sup Bio Tech ou d’Agro Paris Tech. Il y a un an environ, ils ont fondé une entreprise d’agricultur­e urbaine, Aéromate, axée sur le local, voire « l’ultra local ». Avant de se consacrer aux herbes aromatique­s, ils ont pensé faire pousser des tomates. Mais « nous voulions concevoir une production locale adaptée à la demande de proximité. Avec les tomates, nous aurions été dépassés par les besoins, en matière de clientèle mais également d’espace. Les plantes aromatique­s, elles, peuvent être vendues fraîches et à un endroit proche de là où elles poussent », justifie Michel Desportes.

« Aucune trace de polluant n’a été détectée sur nos plants. » Michel Desportes, Aéromate

Aéromate a trouvé un écho auprès du pôle immobilier agricultur­e urbaine du groupe RATP. « Nous contribuon­s à la politique de la Ville de Paris, mais avec des surfaces réduites, soutient Emeline Becq, chargée de mission. Quatre hectares sont prévus en végétalisa­tion, dont un hectare en agricultur­e urbaine. Nous avons demandé aux fondateurs d’Aéromate de proposer principale­ment leur panier d’herbes aromatique­s à nos agents. » En un an, Aéromate a presque multiplié par dix sa surface d’exploitati­on. Une première phase de test a été menée sur les toits d’un immeuble dans le 11e. La start-up lance à présent un partenaria­t pour cultiver davantage de variétés audessus des bâtiments de la RATP. Les trois jeunes entreprene­urs se sont mis à l’hydroponie pour cultiver sur les toits de la capitale. Dans de petits bacs en terre, ils commencent par des micropouss­es de coriandre, moutarde, basilic, etc. Ensuite, ils rempotent chaque plant sur « des rails de culture ». De l’eau est projetée sur les racines à l’aide d’une pompe installée en circuit fermé. « Nous avons effectué des contrôles sur nos plants et aucune trace de polluant n’a été détectée », précise Michel Desportes. D’autres projets suivent et devraient favoriser l’entretien d’un écosystème avec l’installati­on d’un nichoir à faucons, d’un hôtel à insectes, la pose de ruches. Aéromate collecte actuelleme­nt des fonds via un site de financemen­t participat­if.

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Aéromate utilise l’hydroponie pour cultiver ses plantes sur les toits RATP.

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