La RATP fait pousser de l’herbe sur ses toits
La start-up Aéromate est à l’origine de cette initiative
Plutôt basilic, sarriette, mélisse ou menthe chocolat ? La question va bientôt se poser pour des agents de la RATP. Non pas pour choisir un nouveau menu, mais pour repartir avec des paniers d’herbes aromatiques. Michel Desportes, Louise Doulliet et Théo Manesse, âgés de 23 à 27 ans, viennent de Sup Bio Tech ou d’Agro Paris Tech. Il y a un an environ, ils ont fondé une entreprise d’agriculture urbaine, Aéromate, axée sur le local, voire « l’ultra local ». Avant de se consacrer aux herbes aromatiques, ils ont pensé faire pousser des tomates. Mais « nous voulions concevoir une production locale adaptée à la demande de proximité. Avec les tomates, nous aurions été dépassés par les besoins, en matière de clientèle mais également d’espace. Les plantes aromatiques, elles, peuvent être vendues fraîches et à un endroit proche de là où elles poussent », justifie Michel Desportes.
« Aucune trace de polluant n’a été détectée sur nos plants. » Michel Desportes, Aéromate
Aéromate a trouvé un écho auprès du pôle immobilier agriculture urbaine du groupe RATP. « Nous contribuons à la politique de la Ville de Paris, mais avec des surfaces réduites, soutient Emeline Becq, chargée de mission. Quatre hectares sont prévus en végétalisation, dont un hectare en agriculture urbaine. Nous avons demandé aux fondateurs d’Aéromate de proposer principalement leur panier d’herbes aromatiques à nos agents. » En un an, Aéromate a presque multiplié par dix sa surface d’exploitation. Une première phase de test a été menée sur les toits d’un immeuble dans le 11e. La start-up lance à présent un partenariat pour cultiver davantage de variétés audessus des bâtiments de la RATP. Les trois jeunes entrepreneurs se sont mis à l’hydroponie pour cultiver sur les toits de la capitale. Dans de petits bacs en terre, ils commencent par des micropousses de coriandre, moutarde, basilic, etc. Ensuite, ils rempotent chaque plant sur « des rails de culture ». De l’eau est projetée sur les racines à l’aide d’une pompe installée en circuit fermé. « Nous avons effectué des contrôles sur nos plants et aucune trace de polluant n’a été détectée », précise Michel Desportes. D’autres projets suivent et devraient favoriser l’entretien d’un écosystème avec l’installation d’un nichoir à faucons, d’un hôtel à insectes, la pose de ruches. Aéromate collecte actuellement des fonds via un site de financement participatif.