La vie secrète des jeunes tétraplégiques
Grand Corps Malade filme ses compagnons de galère
Avec Mehdi Idir, Fabien Marsaud (alias Grand Corps Malade) signe un film aussi drôle que touchant. Adaptant son livre autobiographique, le slameur fait voir la vie de jeunes handicapés dans un centre de rééducation. Les auteurs ont mis l’accent sur l’humour parfois très noir pour mieux faire connaître la réalité des handicapés. « L’autodérision est un bon remède contre le désespoir », explique le chanteur-réalisateur.
Des combattants modernes
Dès les premières images, le ton est donné quand le héros incarné par Pablo Pauly est réveillé dans sa chambre par un infirmier à la jovialité exaspérante. « Tout ce que nous montrons est vrai. Nous sommes même restés en dessous de la réalité car on nous aurait accusés d’exagération », avoue Fabien Marsaud, dont les acteurs sont en fauteuil roulant dans la vraie vie. Un parti pris qui a rendu Patients difficile à financer mais se révèle payant: le public croit immédiatement en ces jeunes handicapés. Combats de boxe entre fauteuils roulants, vannes permanentes et dégustations de joints dans les couloirs sont au menu. Quant aux gestes de la vie courante – manger, changer de chaîne de télé, aller aux toilettes –, « l’idée était aussi de montrer qu’ils deviennent un parcours du combattant quand on ne peut pas bouger. » On ne rit pas d’eux, mais avec eux. Cette comédie humaniste a trouvé le juste équilibre entre tendresse et férocité, gage de sa réussite.