Les cancers des enfants mobilisent les matons
Ils marchent de prison en prison pour sensibiliser à la lutte contre le cancer des enfants
Ils marchent depuis lundi matin et ne comptent s’arrêter que vendredi soir. « C’est fatigant, mais ça reste un petit don de nous pour une grande cause », s’exclame Cédric. Ce surveillant de la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy (Yvelines) et une trentaine de collègues (les marcheurs ne sont pas tous les jours les mêmes) ont entrepris de relier à pied les établissements pénitentiaires d’Ile-de-France (Fleury-Mérogis, Fresnes, Bois-d’Arcy, Poissy et, à l’arrivée, la direction de l’administration pénitentiaire d’Aubervilliers). Un parcours de 100 km dont l’objectif est de sensibiliser le public aux cancers de l’enfant et de récolter des dons pour l’association L’Etoile de Martin. En France, un enfant sur 440 sera en effet atteint d’un cancer avant l’âge de 15 ans, selon l’Institut de veille sanitaire et, malgré d’importants progrès, 25 % d’entre eux ne survivront pas. Pour assurer les sept heures de marche quotidiennes, ils sont accompagnés de bénévoles de l’association Osons les défis et de L’Etoile de Martin. Mais la star incontestée est Mario, un mulet poitevin de « pesant 700 kg », précise Jean Poitevin, muletier et bénévole. « Et il va vite, c’est dur de le suivre », rigole Cédric.
« Redorer notre blason »
A chaque arrêt dans des établissements pénitentiaires, des activités de sensibilisation à la cause et la récolte d’argent pour soutenir la recherche sont organisées. La démarche est la même sur la route avec, en plus, l’envie de casser les clichés sur le personnel de prison pour qui l’engagement associatif est une première. « Il y a un double objectif, détaille un fonctionnaire du ministère de la Justice. Donner un coup de projecteur sur le cancer pédiatrique et un autre sur les professions pénitentiaires. C’est une belle mobilisation en dehors des murs. » Cédric abonde : « Cette marche, on la fait principalement pour les enfants, mais aussi pour redorer un peu notre blason. Nous entendons toujours des choses négatives sur notre métier. Au moins, sur la route, les gens nous posent des questions. Nous répondons et certains repartent avec une autre image. » Le surveillant se dit « encore plus fier d’appartenir à cette administration qui s’engage. Nous avons besoin de ces grandes causes. » A ses yeux, « il faut continuer au niveau local, régional et national, pour montrer que nous sommes des humains, que nous avons du coeur et que nous pouvons être touchés ».