Le collectif des 500 frères montre les muscles
Ce groupe dit vouloir en finir avec la délinquance et la violence
Pantalons, tee-shirts et masques noirs, le collectif des 500 frères contre la délinquance est l’un des piliers des manifestations qui paralysent la Guyane depuis jeudi. Il fait d’ailleurs partie des 37 syndicats à avoir voté la grève générale dans tout le département, ce lundi. Parmi ses revendications : plus de moyens pour la police et la justice, l’établissement de l’état d’urgence en Guyane ou l’éradication des squats.
42 homicides en 2016
Le groupe s’est formé mi-février à la suite du meurtre d’un homme dans un quartier populaire de Cayenne. Il répète en boucle Nou bon ké sa (« On en a marre de ça »). « Ça », c’est la violence et la délinquance dans un département de 250 000 habitants où les homicides sont en augmentation (42 personnes ont été tuées en 2016). Ses méthodes musclées (la perturbation, le 17 mars, de la Conférence internationale sur la convention de Carthagène ou encore le blocage de l’accès au centre spatial de Kourou, d’où décollent les fusées Ariane) ne plaisent pas à tout le monde. « Nous ne sommes pas une milice. Si on n’était pas “choquants”, personne n’entendrait parler de nous. La peur fait avancer l’homme », justifie à Vice News Mickaël Mancée, porte-parole du mouvement. « Il n’y a pas de gens violents parmi eux. Ils sont là pour faire remonter un vrai sentiment de ras-le-bol, assure Gabriel Serville, député de Guyane. Ce groupe fait autorité sur le territoire. » Mais, même s’ils se disent non violents, leur porte-parole n’exclut pas de passer à l’action. « On fait tout pour empêcher une guerre civile. On est tous pères de famille, on n’en a pas envie… Mais si les voyous veulent la guerre, on la fera. »