L’irremplaçable Ben Arfa
Dans une vidéo grotesque, le Parisien se plaint de sa situation
Celle-là, on ne l’avait pas vue venir. Certes, Hatem Ben Arfa avait prévenu son monde, sur Instagram, de la diffusion, dimanche, d’une interview « sans filtres ». Mais on s’attendait à tout sauf à « ça » : une vidéo de 2min20 où l’ancien Niçois se plaint de sa situation au PSG. Une opération de communication pas loin d’être désastreuse, qui risque surtout de nuire à un joueur déjà privé beaucoup de temps de jeu avec Unai Emery. Explications.
La forme : une mise en scène catastrophique. Entre les plans de face dignes d’une émission de Stéphane Plaza, le cadre en mode « poète torturé au bord de la rivière », les regards dans le vide, et la pseudo-dramaturgie d’un contexte pourtant banal dans la vie d’un footballeur, les scènes de la vidéo d’Hatem Ben Arfa font peine à voir. On ne comprend pas comment l’entourage du joueur a pu penser que c’était une bonne idée.
VLe moment : juste avant un match important. Le PSG n’avait pas besoin de cette polémique. La claque reçue au Camp Nou (6-1), les rumeurs de transferts concernant Marco Verratti et le ménage annoncé d’Unai Emery cet été avaient déjà secoué le navire parisien. La polémique Ben Arfa fait office de vague scélérate dont tout le monde se serait bien passé à Paris. Surtout à une semaine d’une finale de Coupe de la Ligue contre Monaco, qui marche sur l’Europe ces dernières semaines.
VLe fond : Ben Arfa a eu sa chance. « Si on me donne ma chance, et si je ne suis pas bon, je partirai de moimême. Je comprendrai », a déclaré le milieu offensif du PSG. Il est évident que le joueur formé à Lyon n’a pas bénéficié d’un temps de jeu incroyable. Mais il a eu sa chance. Titulaire à neuf reprises cette saison, Ben Arfa a disputé 31 matchs pour 33 minutes de jeu en moyenne. Sauf qu’il a rarement été éblouissant.
L’erreur : vouloir mettre la pression sur Emery. Ça n’a jamais marché. Même quand l’entraîneur basque était un débutant et que sa légitimité en tant que coach était toute relative, il ne s’est jamais laissé faire quand un joueur le blâmait plus ou moins directement à travers la presse.