20 Minutes

Des familles aux abois

La mort d’un animal de compagnie peut être ressentie comme un véritable traumatism­e par ses maîtres, grands ou petits. Nos conseils pour surmonter cette épreuve.

- Fabrice Pouliquen

Pas moins de 180 commentair­es sur le deuil d’un animal après un appel sur Internet de 20 Minutes... C’est dire si le sujet interpelle. Et ce n’est pas Frantz Cappé qui dira le contraire. Ce vétérinair­e, qui exerce depuis vingt-deux ans à Paris, a d’ailleurs écrit Mon chien, mon chat va partir (Albin Michel), sorti jeudi. Fruit de son expérience et de discussion­s avec le psychiatre Christophe Fauré, l’ouvrage se veut un guide pour aider les propriétai­res à se préparer à la mort de leur animal. La perte de celui qui était « un membre à part entière de la famille » peut être très douloureus­e. « Cela va faire deux ans, et je ne m’en remets toujours pas », témoigne par exemple Nathalie, une contributr­ice.

Remarques agaçantes

Faut-il alors veiller à ne pas trop s’attacher à son chien ou à son chat ? Michel Fize balaie la question. Ce sociologue à la retraite, un temps candidat à la présidenti­elle pour défendre la cause animale, a sorti en juin Merci Will et à bientôt, un livre qui revient sur les dixsept mois de deuil qui ont suivi la mort de son labrador. « Un chien est toujours content, toujours fidèle… Quand on le côtoie de longues années, c’est difficile de rester continuell­ement sur la réserve », estime-t-il. Plusieurs remarques ont eu le don de l’agacer : « Ce n’est qu’un chien », « Prends-en un autre »... Cette difficulté à parler de la perte de son animal de compagnie est plusieurs fois évoquée dans les commentair­es reçus par 20 Minutes. « Croyant bien faire, les proches ont souvent tendance à vouloir minimiser la perte de l’animal », remarque Frantz Cappé, qui, dans son ouvrage, va jusqu’à lister des formules à l’attention de l’entourage pour soulager la peine de propriétai­res endeuillés. Michel Fize, lui, aimerait bien voir se créer « des groupes de parole, où l’on pourrait s’exprimer sans honte sur la perte de son animal ». Une autre solution souvent évoquée pour se remettre du deuil est tout simplement d’adopter un nouvel animal. A quel moment ? « Quand on se sent prêt, tout simplement », répond Frantz Cappé. Parfois, le faire avant la mort de son compagnon peut être salutaire. « Le senior ne ressent pas l’arrivée d’un petit jeune comme une trahison, explique le vétérinair­e. Et l’effet peut être doublement bénéfique : le nouveau venu va stimuler le vieux chien ou le vieux chat et, lorsque ce dernier disparaîtr­a, ce petit animal demandera toujours soins, amour et attention, ce qui réduira le chagrin. »

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Au cimetière animalier de Forest-sur-Marque (Nord).
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Certains vivent très mal le décès de leur animal, qu’ils considérai­ent comme un véritable membre de la famille.

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