Les agents ont du flair
Des équipes cynophiles prennent en charge les colis suspects
Depuis les attentats de Charlie Hebdo, les signalements de colis suspect sont passés de un tous les trois jours à sept par jour en moyenne sur le réseau RATP. A chaque fois qu’un colis est signalé, la préfecture est appelée et les agents établissent un périmètre de sécurité. L’opération prend 43 minutes en moyenne. Soit 472 heures d’interruption du trafic sur l’année 2016. Pour tenter d’améliorer la situation, la RATP travaille depuis le 1er décembre avec des équipes cynophiles.
Sécurité renforcée
L’objectif de cette expérimentation, qui doit durer jusqu’en juin, est double : plus de sécurité et moins de retard. « Les deux sont liés, précise le directeur de la sécurité. Lorsque le trafic est perturbé, les quais sont bondés. Et la concentration de population n’est jamais une bonne chose, surtout dans ce contexte. » Les agents de protection et de sécurité des réseaux (GPSR) ont conscience que leur métier est plus dangereux qu’auparavant. Ils ne sont plus seulement à l’affût des fraudeurs ou des voleurs à la petite semaine et ont suivi des formations spéciales pour faire face au risque terroriste. « Même en dehors du travail, ma femme me fait remarquer que je scrute l’environnement, à la recherche d’un colis suspect », lâche dans un éclat de rire Didier, agent GPSR. Et ils gardent en mémoire les attaques de Magnanville ou plus récemment d’Orly. « Assurer notre propre sécurité, c’est quelque chose d’assez nouveau pour nous », affirme son collègue du GPSR Paulin. Ils peuvent aujourd’hui compter sur Helly, un labrador de 5 ans installé à Châtelet-Les Halles qui peut intervenir en moins de quinze minutes dans 32 stations de métro et 9 gares RER. La chienne a été formée pour détecter les traces d’explosifs, même infimes. « Le mois dernier, elle m’a signalé un homme qui avait des munitions sur lui », se remémore Yaniss, son maître. Lorsque Helly s’assied ou se couche devant le paquet, c’est qu’elle a senti des traces d’explosif. « Ça change nos habitudes, mais sa présence est rassurante. Elle écarte immédiatement le danger », confie Didier. Pour l’heure, les premiers résultats de ce dispositif sont satisfaisants : le temps d’intervention a été divisé par trois.