Les LGV peuvent aussi dérailler
Le renouvellement des infrastructures existantes est la priorité du gouvernement
Terminus pour les lignes à grande vitesse (LGV) ? Après les inaugurations, ce week-end, des trajets Paris-Rennes et Paris-Bordeaux en TGV, l’avenir des autres projets semble très incertain. Emmanuel Macron a en effet affiché, samedi, ses nouvelles ambitions pour le ferroviaire : « Ne pas relancer de grands projets nouveaux, mais s’engager à financer le renouvellement des infrastructures. » « La priorité, aujourd’hui, doit aller aux transports de la vie quotidienne », confirmait au Monde le patron de la SNCF, Guillaume Pépy. Plusieurs dossiers LGV pourraient rester à quai.
Bordeaux-Toulouse. La semaine dernière, le tribunal administratif de Bordeaux a annulé la déclaration d’utilité publique (DUP) d’un tronçon de la future ligne, menaçant ainsi tout le projet. L’Etat a prévu de faire appel de la décision, même si la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a prévenu qu’une LGV représentait « une dépense colossale pour l’Etat, pour les collectivités, pour la SNCF ». En l’occurrence, la nouvelle ligne coûterait environ 8,3 milliards d’euros. Et, depuis la sortie du rapport de la Cour des comptes sur l’état des finances publiques, l’heure est plutôt aux économies.
Poitiers-Limoges. En avril 2016, le Conseil d’Etat avait annulé la DUP de la ligne, enterrant le projet de facto. Le rapport des magistrats pointait notamment un modèle de financement insuffisamment élaboré.
Paris-Orléans-Clermont-Lyon. Estimés à 12,9 milliards d’euros, les travaux ne semblent pas près de commencer pour le TGV Grand Centre Auvergne. Les collectivités concernées par cette future LGV n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le tracé de cette ligne conçue notamment pour désengorger l’axe Paris-Lyon.