Hidalgo leur casse les pieds
Des motards et automobilistes ont manifesté jeudi
«Stop au chaos. » C’est sous ce mot d’ordre qu’une centaine de personnes se sont élancées de la place de l’Odéon (6e), jeudi après-midi, pour rallier, à pied, l’hôtel de Ville (4e). Toutes avaient répondu à l’appel lancé par la Fédération française des automobilistes citoyens (FFAC) et celle des motards en colère (FFMC), avec le soutien de l’association des commerçants et riverains du coeur de Paris (CRPC). L’objet de leur mécontentement : la politique des transports et de déplacements de la maire de Paris, qui a engendré le « chaos » cité plus haut.
Une vraie « souffrance »
« C’est une manifestation au nom de tous les usagers qui souffrent », a indiqué Stéphane Colonna, président de la FFAC. Une « souffrance » dans les transports, mais aussi sur les routes pour ces automobilistes et motards « paralysés » et « jugés par leurs concitoyens ». A ses yeux, « Anne Hidalgo a créé une fracture morale entre les gens, et entre Paris et sa banlieue ». « Les automobilistes et les motards sont aussi des piétons. Nous sommes tous concernés par la politique incohérente de la Mairie », a commenté de son côté Jean-Marc Belotti, coordinateur de la FFMC. Fermeture des voies sur berges, vignettes Crit’air, objectif de sortie desvéhicules diesel en 2024 et à essence en 2030… Autant de mesures prises « trop vite », « sans concertation », at-il déploré. « Aujourd’hui, le centre de Paris est inaccessible pour les commerçants, les fournisseurs et certains clients », affirme pour sa part Marie, gérante de brasserie qui assure avoir perdu 30 % de son chiffre d’affaires en un an. « Anne Hidalgo doit tenir compte de tout le monde. Des gens qui vivent à Paris, comme de ceux qui n’y vivent pas, mais y travaillent. » Stéphane Colonna assure avoir écrit à Emmanuel Macron pour lui demander « un moratoire de sept ans afin de geler les interdictions et la verbalisation qui pèsent sur les véhicules qui circulent ». Dans leurs revendications, les organisations demandent également une « politique des transports régionale, et plus uniquement parisienne » ou encore la « création d’une commission parlementaire sur les conséquences écologiques de l’électrique ».