Une longueur d’avance
Les navettes autonomes sont plébiscitées
«Audacieux, mais réalisable. » Si Stéphane Beaudet, vice-président de la région Ile-de-France chargé des transports, se montre enthousiaste, c’est que l’expérimentation constituerait une première mondiale. Mises en service à titre d’essai il y a quatre mois sur l’esplanade de La Défense, trois navettes sans chauffeur Navya se déplaçaient jusqu’à présent avec un agent d’accueil à bord. Or, pour les six prochains mois, ce dernier pourrait totalement déserter l’habitacle des véhicules 100 % électriques, ce que la réglementation actuelle ne permet pas. Ses utilisateurs seront-ils aussi satisfaits de ce mode de déplacement doux qu’ils le sont aujourd’hui? L’élu n’en doute pas, fort d’une enquête de l’Ifop* à laquelle a eu accès 20 Minutes. Selon cette étude, le véhicule autonome et gratuit de 15 places, dont 11 assises, fait l’unanimité auprès des usagers, au nombre de 35 000 depuis fin juin.
Confort, sécurité, propreté
Lorsque le taux d’utilisateurs satisfaits grimpe à 97 %, celui des très satisfaits culmine à 57 %. De même, 89 % des voyageurs ont l’intention de le réutiliser : 97 % pour son confort, 98 % pour le sentiment de sécurité qu’il confère et même 100 % pour la propreté à bord. « Ça fonctionne et ça plaît, insiste Stéphane Beaudet. Même ceux qui n’utilisent pas la navette ne sont pas gênés par ses passages. » Et d’insister : « Ce type de véhicule peut répondre à la question du premier ou du dernier kilomètre. La frontière entre le transport public sur route et le transport personnel sur route va s’effacer dans les années qui viennent. Ces navettes autonomes sont une nouvelle appréhension de ce que peut être le transport public. Et je ne parle pas de science-fiction. » Il est vrai que les navettes autonomes n’en sont pas à leur premier test grandeur nature dans la région. Avant l’esplanade de La Défense, deux véhicules d’un autre modèle ont fait des allers-retours pendant deux mois entre les gares de Lyon et d’Austerlitz, en empruntant le pont Charles-deGaulle. Une façon de tester toutes les formes d’utilisation et les contraintes auxquelles ce type de transports doit s’adapter : la circulation sur route, le croisement des piétons… Une autre expérimentation doit encore avoir lieu à Vincennes (lire ci-dessous). Des tests en grande couronne sont eux aussi en réflexion. Ils pourraient se faire sur un campus universitaire, un grand centre hospitalier ou un cluster où les distances entre les bâtiments peuvent être grandes.
* Enquête Ifop menée en octobre sur 574 personnes (369 utilisateurs à la descente de la navette autonome, 85 ex-utilisateurs et 120 non-utilisateurs ou riverains).