La première année ultra-clivante du président Trump
Donald Trump est président depuis le 20 janvier 2017
Entre les polémiques quotidiennes, le bras de fer avec Kim Jong-un et l’affaire russe, un mot résume la première année de Donald Trump à la tête des Etats-Unis : fatigante. Le président américain le plus impopulaire de l’histoire moderne a aussi, toutefois, tenu la plupart de ses promesses. « Daesh bat en retraite, notre économie est florissante, les investissements et les emplois reviennent, et bien plus! Nous sommes en train de restaurer la grandeur de l’Amérique », s’enorgueillit l’intéressé sur Twitter. Et les chiffres semblent lui donner raison. Les territoires contrôlés par l’organisation djihadiste continuent de fondre. Le chômage est au plus bas (4,1 %), et Wall Street au plus haut. Toyota, Mazda et Ford vont construire des usines aux Etats-Unis. Walmart augmente son salaire minimum et Apple va payer 38 milliards de dollars d’impôts.
« Désastreux » à long terme
Pour la présidente du Parti républicain, Ronna McDaniel, cette première année « est un succès historique », rendu possible par la réforme des impôts. Les professionnels, eux, sont divisés. Une majorité d’économistes interrogés par le Wall Street Journal estiment que le président américain a eu un impact « positif » sur l’économie. Mais, dans une lettre ouverte, une demi-douzaine d’experts prédisent que, sur le long terme, ces baisses d’impôts, qui favorisent surtout les plus aisés, auront « des conséquences désastreuses ». « Sur des mesures objectives, la première année de Trump a été un désastre. Sa cote de popularité est à un niveau historiquement bas, la nation est divisée, l’opposition galvanisée, et la communauté internationale outrée par sa dernière sortie sur les “pays de merde” », estime de son côté Chris Edelson, professeur de sciences politiques à l’université de Washington. Selon le rapport annuel de Gallup, le leadership des Etats-Unis a chuté de près de 20 % sous la présidence de Donald Trump, alors l’Amérique est désormais le seul pays à ne pas avoir signé l’Accord de Paris sur le climat. Aux Etats-Unis, Donald Trump récolte ses plus mauvaises notes sur le changement climatique, la santé, l’immigration et la diplomatie. Une majorité d’Américains estiment que ses tweets provocateurs sur la Corée du Nord aggravent la situation. Surtout, l’enquête sur l’ingérence russe semble se rapprocher de Donald Trump, avec deux anciens conseillers inculpés. Finira-t-il son mandat ? Dans le livre de Michael Wolff Fire and Fury, son ex-conseiller, Steve Bannon, chiffre à deux chances sur trois la probabilité qu’il soit destitué ou démissionne. 2018 ne devrait donc pas être beaucoup plus reposante.