« Je me sens plus libre, plus légère »
Sarah, une Française de 38 ans, s’est rendue à Barcelone pour congeler ses ovocytes
Une carte qui l’a émue aux larmes. Sarah* vient de recevoir une photo de ses dix ovocytes congelés, accompagnée d’un message : « Maintenant, vous pouvez prendre votre temps ». « Cela résume mon histoire et ça parlera à d’autres femmes », assure cette Française de 38 ans, qui a pris la décision de congeler ses ovocytes à Barcelone. En France, cette option n’est offerte qu’aux femmes qui ont fait une fécondation in vitro, qui ont donné leurs ovocytes ou qui ont une maladie grave. Avec la révision de la loi de bioéthique, un débat s’ouvrira jeudi, notamment sur la question de l’autorisation de la congélation d’ovocytes sans condition.
« Je me sens plus libre »
A partir de 35 ans, les chances de tomber enceinte de façon naturelle chutent. Parfois, l’absence de partenaire, une carrière prenante, une insécurité financière décalent le projet d’enfant. « Mais quand c’est trop tard, on ne sait pas rajeunir un ovocyte », tranche la gynécologue Fleur Poisot. Comme des centaines de femmes angoissées par l’horloge biologique, Sarah n’a pas attendu que la France change sa loi et a choisi de passer la frontière. « J’étais obsédée par la peur de ne pas pouvoir avoir d’enfant », confie-t-elle. Sur les conseils d’une amie, elle se renseigne donc sur une clinique située à Barcelone. Puis se lance dans la batterie de tests. La jeune femme a dû débourser 2350 € pour suivre le protocole. En sachant que ses oeufs seront conservés au frais pendant quatre ans. « Depuis que je l’ai fait, je me sens plus libre, plus légère, confie Sarah. Je peux appréhender une rencontre comme si j’avais à nouveau 30 ans, sans me dire qu’il faut absolument que ça soit le bon pour avoir un enfant. » Si cette technique récente est porteuse d’espoir, elle interroge. D’autant que les grossesses tardives sont plus risquées. « Il ne faut pas être dans l’illusion qu’on peut faire un enfant à n’importe quel âge », nuance Fleur Poisot. « Pour moi, c’est une option, pas une sécurité », assure Sarah. *Le prénom a été changé.