La cryogénie cueillie à froid
Il soulage une entorse, permet de brûler une verrue, sert à conserver les ovocytes… On ne s’en aperçoit pas tout de suite, mais le froid est au coeur de nombreuses procédures médicales. Permettra-t-il un jour de nous maintenir en vie indéfiniment ? Cette question, dont s’est emparée la science-fiction il y a déjà bien longtemps, est abordée, parmi d’autres, dans l’exposition « Froid », visible jusqu’au 26 août à la Cité des sciences et de l’industrie (Paris, 19e). La cryogénie fait en effet l’objet d’un module vidéo mettant en scène une jeune femme qui aurait été « congelée », mais « mal décongelée ». « C’est pour calmer les fantasmes que véhicule la cryogénie, tranche Géraldine Attié, muséographe qui a oeuvré à la coordination de l’exposition. Les scientifiques que nous avons interrogés sur la question s’accordent à dire que c’est impossible. Et ce, malgré l’offre de quelques entreprises, américaines notamment, de vous cryogéniser à votre mort, et moyennant des sommes colossales, avec la promesse de vous ramener, peut-être, un jour, à la vie. » « Donc, la cryogénie, c’est foutu? » reniflent déjà les fans de SF. A priori oui, mais une grenouille du fin fond des forêts du nord du Canada pourrait faire renaître l’espoir. Ce petit batracien a la faculté de se laisser congeler lorsqu’il entre en hibernation aux premières neiges, et de dégeler et revenir à la vie au retour des beaux jours. Sans que ses fonctions vitales ne soient endommagées. Reste que le corps humain est un poil plus complexe…