Non, tous les touristes n’iront pas au paradis
Certains pays procèdent au contrôle du flux de leurs visiteurs
Les Galapagos en Equateur, le Machu Pichu au Mexique, le Taj Mahal en Inde… Mis à part faire rêver tout un chacun, plusieurs destinations dans le monde ont un autre point commun : celui d’avoir restreint, ou d’envisager de restreindre, leur accès aux touristes. Dans un contexte de croissance exponentielle du secteur (7 % en 2017, selon le dernier baromètre de l’Organisation mondiale du tourisme), cette limitation est une question cruciale pour l’avenir de certains sites.
Un système de quotas ?
Au Cambodge, l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco des temples d’Angkor en 1992 a engendré un tourisme de masse, lequel a provoqué « de la pollution, des aménagements à la va-vite et laissé les populations locales à l’écart des retombées économiques », déplore Christian Orofino, président de l’Observatoire géopolitique et environnemental du tourisme (Obget). Toutefois, « il y a deux mois, l’institution a mis en place un comité d’experts chargés d’établir des règles de visites pour les 1073 sites recensés sur sa liste », se félicite-t-il. Au sein du réseau des Grands Sites de France, on cogite aussi sur la façon de limiter les conséquences de l’afflux des touristes. Une réflexion qui ne se traduirait pas par l’instauration de quotas. « Ce n’est pas toujours la bonne solution, estime Anne Vourc’h, la directrice du label. D’une part, nos membres sont souvent des sites de grandes superficies, sans barrières, ni portes d’entrées. C’est la baie de Somme, le Marais poitevin… D’autre part, il y a un désir légitime des touristes d’accéder à ces sites. » Anne Vourc’h s’intéresse ainsi à la nécessité de mieux contrôler les pics de fréquentation. Aux Etats-Unis, les parcs naturels ne peuvent être visités que sur réservation. Guillaume Cromer, directeur d’ ID tourisme, spécialisé dans le tourisme durable, mise, lui, sur les nouvelles technologies « pour éviter que tout le monde se précipite au même moment sur le même site ».