La détection fait peau neuve
Une start-up a créé un procédé d’examen non-invasif
Voir sous la peau sans l’ouvrir. C’est l’exploit réalisé par Damae. Cette start-up créée à Paris en 2014 a développé un dispositif capable d’inspecter les couches de la peau aussi bien qu’un microscope. L’objectif est d’améliorer le dépistage de cancers cutanés (mélanome, carcinome). A l’heure actuelle, les dermatologues doivent les repérer à l’oeil nu. En cas de doute, ils prescrivent une biopsie, c’est-à-dire un prélèvement de peau à analyser au microscope. Un geste chirurgical invasif, douloureux et coûteux alors que 60 % de ces biopsies se révèlent inutiles.
« Une grande précision »
« Notre dispositif est actuellement évalué par un service de dermatologie du CHU de Saint-Etienne (Loire). Il permet d’inspecter des lésions cutanées avec une grande précision et les images obtenues révèlent si la lésion est cancéreuse ou non », explique Anaïs Barut, cofondatrice de la société. Grâce à sa résolution microscopique, cette tech- nique devrait permettre une détection plus précoce des lésions cancéreuses. Elle repose sur une technologie inédite brevetée par Damae. Un faisceau lumineux est divisé en deux parties par une plaque séparatrice. L’une constitue le faisceau de référence, réfléchi par un miroir. L’autre « frappe » la peau du patient et est, elle aussi, réfléchie. Quand ces deux rayons se recroisent, ils créent une interférence qui donne des informations sur la peau inspectée. Elles sont traduites par un algorithme qui construit une image de la peau sous la forme d’une tranche de 1 mm d’épaisseur sur 1 mm de longueur. En déplaçant l’appareil, il est possible en temps réel de multiplier les coupes et ainsi d’obtenir une image en 3D. Si elle est validée, cette technologie devrait être commercialisée dès 2019. ■