20 Minutes

« On a beau se préparer, on ne s’attendait pas à ça »

Une directrice de centre et deux animateurs ont été agressés

- Caroline Politi

Il y avait bien eu quelques alertes, ces derniers mois, dans plusieurs établissem­ents de Saint-Denis. Des coups de feu tirés à proximité d’une école maternelle, des tirs de mortier au sein d’un lycée. « On a beau se préparer au pire, on ne s’attendait pas à ça », confie un agent municipal. Lundi aprèsmidi, quatre individus encagoulés ont fait irruption au centre de loisirs Descartes, à proximité du quartier populaire du Franc-Moisin, alors qu’une quinzaine d’enfants étaient toujours présents. Armés, selon les témoignage­s, de deux crosses de hockey et d’une arme de poing – peut-être factice – ils ont d’abord exigé de parler à une personne, indique une source proche de l’enquête. Mais l’absence de celle-ci a, semble-til, déclenché leur violence. L’un des malfaiteur­s a, selon les premiers éléments, frappé la directrice d’un coup de crosse au visage, puis l’a jetée à terre. Il l’aurait ensuite rouée de coups de pied avant d’emporter un ordinateur portable, son téléphone et son sac à main. D’autres individus s’en seraient pris, presque simultaném­ent, aux animateurs, alors en activité avec les enfants scolarisés à l’école primaire. L’un a été frappé, l’autre a été violemment poussée. Les agresseurs ont ensuite pris la fuite.

Un mobile incertain

Les trois victimes ont été arrêtées une dizaine de jours, et deux cellules psychologi­ques ont été mises en place. Un rassemblem­ent est prévu vendredi pour dénoncer ces violences.

Pour l’heure, aucune piste n’est écartée, mais l’hypothèse d’un tel déchaîneme­nt de violence pour un simple vol interroge. L’enquête a été confiée au commissari­at de Saint-Denis, qui a diffusé un appel à témoins. Le jour de l’agression, le maire, Laurent Russier, était reçu par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, pour demander que l’expériment­ation de la police de sécurité du quotidien soit étendue à SaintDenis. « C’est malheureus­ement la preuve qu’il y a une nécessité », a-t-il réagi auprès de 20 Minutes. ■

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Les faits se sont déroulés lundi, au centre de loisirs Descartes.

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