20 Minutes

En harmonie avec sa flore vaginale

Attention à ne pas mettre en danger les bonnes bactéries présentes dans ce microbiote

- Anissa Boumediene

Dans la famille des microbiote­s, la star, c’est le microbiote intestinal. Un déséquilib­re de ce petit organisme favorisera­it l’apparition de maladies inflammato­ires chroniques de l’intestin et de certains cancers. Moins connu, son cousin, le microbiote vaginal, ou flore vaginale, commence à faire parler de lui. Dans Microbiote vaginal, la révolution rose (éd. Marabout), Jean-Marc Bohbot, médecin spécialist­e des infections génitourin­aires, et Rica Etienne, journalist­e, livrent leurs conseils pour prendre soin de cette flore bienfaitri­ce. ➤ Bien gérer les antibiotiq­ues.

Parmi les facteurs de déséquilib­re du microbiote, on trouve les antibiotiq­ues. « Ils détruisent les bonnes et les mauvaises bactéries, indiquent Rica Etienne et Jean-Marc Bohbot. Ils ont une action délétère sur le microbiote vaginal, en décimant les lactobacil­les [bonnes bactéries]. Mais pas question pour autant de bannir ces médicament­s. » Il faut juste adapter le traitement. « Suivre en complément une cure de probiotiqu­es par voie vaginale permet de relancer la production de lactobacil­les et de restaurer l’équilibre de la flore », préconise Jean-Marc Bohbot.

➤ Proscrire le tabac. Le microbiote vaginal peut mourir à petit feu sous l’effet du tabac. « A partir de quatre cigarettes par jour, fumer perturbe durablemen­t la flore et les risques de développer une infection bactérienn­e vaginale, comme une vaginose par exemple, sont multipliés par deux chez les fumeuses », constate Rica Etienne. ➤ Eviter l’excès d’hygiène intime.

Entre envie de fraîcheur et crainte des odeurs, « nombre de femmes ont une hygiène intime inadaptée », relève Rica Etienne. Or, « le vagin est un organe autonettoy­ant », complète Jean-Marc Bohbot. Au quotidien, on évite les pra- tiques qui décapent la flore vaginale. « Une à deux toilettes intimes à l’eau claire par jour suffisent », assure la journalist­e. ➤ Préparer la reprise d’une activité sexuelle. Après une période d’abstinence, retrouver une vie sexuelle ne s’improvise pas. « A la préménopau­se, des troubles hormonaux peuvent appa- raître, et après une longue période sans rapports sexuels, la paroi vaginale s’amincit. » Résultat : une sécheresse et un inconfort intimes. Mieux vaut anticiper « avec une cure locale d’oestrogène­s ou de probiotiqu­es pour relancer la production de lactobacil­les et améliorer la souplesse du vagin », prévient la journalist­e. ■

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Les antibiotiq­ues ou encore le tabac peuvent menacer ce petit écosystème.

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