En harmonie avec sa flore vaginale
Attention à ne pas mettre en danger les bonnes bactéries présentes dans ce microbiote
Dans la famille des microbiotes, la star, c’est le microbiote intestinal. Un déséquilibre de ce petit organisme favoriserait l’apparition de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et de certains cancers. Moins connu, son cousin, le microbiote vaginal, ou flore vaginale, commence à faire parler de lui. Dans Microbiote vaginal, la révolution rose (éd. Marabout), Jean-Marc Bohbot, médecin spécialiste des infections génitourinaires, et Rica Etienne, journaliste, livrent leurs conseils pour prendre soin de cette flore bienfaitrice. ➤ Bien gérer les antibiotiques.
Parmi les facteurs de déséquilibre du microbiote, on trouve les antibiotiques. « Ils détruisent les bonnes et les mauvaises bactéries, indiquent Rica Etienne et Jean-Marc Bohbot. Ils ont une action délétère sur le microbiote vaginal, en décimant les lactobacilles [bonnes bactéries]. Mais pas question pour autant de bannir ces médicaments. » Il faut juste adapter le traitement. « Suivre en complément une cure de probiotiques par voie vaginale permet de relancer la production de lactobacilles et de restaurer l’équilibre de la flore », préconise Jean-Marc Bohbot.
➤ Proscrire le tabac. Le microbiote vaginal peut mourir à petit feu sous l’effet du tabac. « A partir de quatre cigarettes par jour, fumer perturbe durablement la flore et les risques de développer une infection bactérienne vaginale, comme une vaginose par exemple, sont multipliés par deux chez les fumeuses », constate Rica Etienne. ➤ Eviter l’excès d’hygiène intime.
Entre envie de fraîcheur et crainte des odeurs, « nombre de femmes ont une hygiène intime inadaptée », relève Rica Etienne. Or, « le vagin est un organe autonettoyant », complète Jean-Marc Bohbot. Au quotidien, on évite les pra- tiques qui décapent la flore vaginale. « Une à deux toilettes intimes à l’eau claire par jour suffisent », assure la journaliste. ➤ Préparer la reprise d’une activité sexuelle. Après une période d’abstinence, retrouver une vie sexuelle ne s’improvise pas. « A la préménopause, des troubles hormonaux peuvent appa- raître, et après une longue période sans rapports sexuels, la paroi vaginale s’amincit. » Résultat : une sécheresse et un inconfort intimes. Mieux vaut anticiper « avec une cure locale d’oestrogènes ou de probiotiques pour relancer la production de lactobacilles et améliorer la souplesse du vagin », prévient la journaliste. ■