Des quartiers pleins d’idées
De Grigny (Essonne) à Toulouse (Haute-Garonne), des maires de communes populaires attendent beaucoup des propositions de l’ancien ministre Jean-Louis Borloo.
Alors que la remise du rapport Borloo pour les quartiers se fait attendre, les maires de banlieue, qui refusent d’être oubliés au profit de la ruralité, restent mobilisés. Pour eux, le rapport de l’ancien ministre de la Ville « représente une opportunité sans précédent pour [ces] territoires ». Philippe Rio, maire de Grigny (Essonne), participe ce jeudi aux Etats généraux de la politique de la ville, chapitre 5 « Agissons pour nos quartiers » au gymnase Jean-Jaurès à Paris (19e). Pour lui, ce sont les habitants et les élus à leur écoute qui détiennent les solutions du renouveau des quartiers.
Quel est l’objectif de ce cinquième chapitre des Etats généraux de la politique de la ville ?
Nous [ les maires de l’appel de Grigny] avons entamé un tour de France depuis Grigny. Nous avons parlé d’emploi et d’insertion, à Roubaix. A Mulhouse, nous avons évoqué la formation professionnelle et l’apprentissage. A Sevran, nous avons parlé de sport. Là, l’idée est de faire un point d’étape parisien six mois après l’appel de Grigny. Et nous continuerons sur les routes. Le 14 mai, dans la banlieue du Mans, nous parlerons de la culture. Nous voulons aller partout et donner la parole à celles et ceux qui ont des solutions de terrain qui fonctionnent pour se créer une base de données de bonnes pratiques.
Qu’attendez-vous du plan banlieue de Jean-Louis Borloo ?
Je préfère parler d’élan que de plan. Parce qu’un plan, ça peut se mettre à la poubelle. On doit faire vivre l’état d’esprit dans lequel nous sommes. Nous voulons que nos quartiers soient un laboratoire éducatif, culturel, économique, écologique et sportif. Nous voulons être des fab lab où se fabrique la République.
Quelles mesures concrètes doivent être mises en oeuvre, dans votre commune, par exemple ?
Il faut rompre avec le décrochage et l’échec scolaire. Depuis septembre, l’Education nationale a mis en place un dispositif expérimental qui s’appelle le grand projet éducation Grigny 2020. Il faut continuer. Nous souhaitons avoir, dans le cadre du futur plan Borloo, des mesures sur la question de la formation professionnelle, de la lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme [la méconnaissance des outils informatiques]. Enfin, nous attendons des mesures innovantes, pratiques et concrètes pour la culture et le sport. En fait, il faut un plan humain.