Tennis
Cecchinato s’offre Djokovic et réveille (enfin) Roland
C’est le regard noir et la mine basse que Novak Djokovic, tel un boxeur qui vient de se faire mettre K-O, s’est présenté devant la presse, son match à peine terminé. Complètement abattu, mais aussi très énervé (contre luimême bien sûr, mais c’est la presse qui en a fait les frais par ricochet), Djoko expédie les questions à vitesse grand V. Sur la fin, les journalistes semblent presque hésiter à poser d’autres questions tant on sent qu’on est à deux doigts de se manger une tarte. Un Anglais a bien essayé de passer un peu de pommade en lui rappelant que son « fighting spirit » était de retour, mais c’était peine perdue : « Je suis de retour au vestiaire, voilà où je suis de retour. » Frustré, le Serbe va même jusqu’à marmonner qu’il ne sait pas s’il fera la saison sur herbe. La claque a été trop grande et tellement inattendue qu’on sent qu’il est incapable de répondre posément à la moindre question. Quand un autre journaliste lui demande s’il peut articuler car ce qu’il chuchote dans son menton est incompréhensible, il répond : « Non, je ne peux pas. Désolé, je ne peux pas... » C’est dans cette ambiance pesante que le joueur quitte la salle et le tournoi. Par la porte dérobée.