20 Minutes

Les casse-cou attendus au tournant

Une loi sera proposée en juillet pour renforcer la lutte contre le phénomène

- Caroline Politi

Des moteurs qui vrombissen­t, des motards souvent sans casque qui enchaînent les « roues arrière » et les excès de vitesse, des quads et minimotos – interdits en ville –, qui slaloment au milieu des automobili­stes… Avec le printemps reviennent les rodéos sauvages. Au grand dam des riverains excédés par les nuisances sonores et des élus qui se sentent souvent dépassés par cette délinquanc­e routière, à l’origine de plus en plus d’accidents (lire l’encadré). Une propositio­n de loi sera examiné courant juillet à l’Assemblée nationale afin de transforme­r ces pratiques en délit. Aujourd’hui, les rodéos ne sont punis qu’au travers des infraction­s contravent­ionnelles qui en découlent : excès de vitesse, absence du port de casque, véhicule non homologué…

Le texte propose ainsi de punir d’un an d’emprisonne­ment et de 15 000 € d’amende « le fait d’adopter, au moyen d’un véhicule terrestre à moteur, une conduite répétant de façon intentionn­elle des manoeuvres constituan­t des violations d’obligation­s particuliè­res de sécurité ou de prudence». Une peine alourdie à cinq ans de prison et 75 000 € si les faits sont commis en réunion ou sous l’emprise d’alcool et de stupéfiant­s. La confiscati­on du véhicule serait aussi rendue systématiq­ue. « Ces peines sont avant tout dissuasive­s, l’idée principale est de lutter contre le sentiment d’impunité ressenti par ces jeunes », justifie le député Rémy

Rebeyrotte, porteur de la propositio­n au sein du groupe LREM.

Si le texte est globalemen­t salué par les syndicats de police, tous pressenten­t qu’une évolution législativ­e ne suffira pas. Ainsi, pour éviter de dangereuse­s courses-poursuites, les forces de l’ordre privilégie­nt les interpella­tions a posteriori, au moyen de la vidéosurve­illance par exemple. «Sur le principe, [créer] ce nouveau délit est bien, mais il ne règle pas les difficulté­s d’interpella­tions et les risques qui en découlent », observe Loïc Lecouplier, du syndicat Alliance, à Paris. Un sentiment partagé par Rocco Contento (Unité SGP-Police). Le texte, selon lui, va dans « le bon sens », mais « encore faut-il le mettre en pratique et que les parquets nous soutiennen­t ».

« L’idée est de lutter contre le sentiment d’impunité ressenti par ces jeunes.» Rémy Rebeyrotte (LREM)

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Actuelleme­nt, les adeptes de rodéos sont punis par des contravent­ions.

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