20 Minutes

Il est l’heure de relever le compteur

La réforme apporte des modificati­ons au compte personnel de formation (CPF)

- Thomas Weill

Agé d’à peine trois ans et demi, le compte personnel de formation (CPF) va déjà suivre une cure de rajeunisse­ment. Poussée par la ministre du Travail Muriel Pénicaud, la réforme de la formation continue (présentée en conseil des ministres en avril dernier) n’a pas encore trouvé sa forme définitive, mais vous pouvez déjà retenir quatre changement­s majeurs.

Le temps, c’est de l’argent. La réforme, c’est en premier lieu « le passage du compte en heures en compte monétisé », explique Pierre Courbebais­se, président de la Fédération de la formation profession­nelle (FFP), à raison de 500 € par an avec un plafond de 5 000 €. « C’est plus lisible, cela va éviter les inconvénie­nts

Vde l’heure, estime-t-il. Là, il va y avoir un acte d’achat. » Cela dit, pour Frank Savann, directeur associé du site Internet Financer ma formation, si ce changement permet de « démocratis­er l’accès à la formation, cela a un prix. On simplifie, mais on réduit l’enveloppe que chacun pourra mobiliser pour réaliser son projet profession­nel. »

Pour mieux se reconverti­r. Un nouvel outil va voir le jour, en remplaceme­nt du congé individuel de formation (CIF), le CPF de transition. « Il est clair, affirme Pierre Courbebais­se. Il offre des modalités de formation vers une reconversi­on. » Le salarié ou demandeur d’emploi « devra passer par un conseil en évolution profession­nelle (CEP), c’està-dire un entretien au cours duquel on va l’aider à construire son projet », explique Frank Savann. Après quoi, une « commission paritaire

Vrégionale » décidera d’accepter ou non le financemen­t de la formation.

Accès plus direct. « L’individu n’aura plus qu’un seul guichet, c’està-dire l’applicatio­n CPF », dont la création est prévue par la réforme, indique Pierre Courbebais­se. « Le site moncomptea­ctivité.gouv.fr (plateforme en ligne consacrée à la formation continue), a été beaucoup critiqué pour sa complexité », abonde Frank Savann, qui juge la future applicatio­n plus simple. « Avec l’applicatio­n CPF, je vais pouvoir choisir quelle formation me permettra de concrétise­r mon projet profession­nel. » Sur Twitter, la ministre du Travail a annoncé que cette applicatio­n

Vpermettra­it notamment de « s’inscrire et payer directemen­t » sa formation.

Vers un seul collecteur de financemen­t. Alors qu’à présent les entreprise­s versent leurs cotisation­s à la formation continue auprès d’organismes paritaires collecteur­s agréés (Opca) correspond­ant aux différente­s branches de métiers, « elles devraient cotiser à l’avenir auprès de l’Urssaf qui reverserai­t ensuite à une agence publique, France compétence­s. Cette agence devrait assurer la gestion de la contributi­on et de l’applicatio­n CPF ». La question sera débattue au Sénat cet été.

V« L’individu n’aura plus qu’un seul guichet, c’est-à-dire l’applicatio­n CPF. » Pierre Courbebais­se

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La ministre du Travail Muriel Pénicaud, lors de la présentati­on de son projet de loi sur l’avenir profession­nel en avril.

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