Coupe du monde
Défense, expérience, leadership, collectif, talent... les Bleus de 2018 passés au révélateur de l’équipe de 1998
Vingt ans après le sacre mondial de 1998, la France espère que la génération Mbappé-Griezmann, qui commence son Mondial samedi contre l’Australie (12 h), va réussir à récupérer une deuxième étoile. Les minots s’habituent, depuis des années, à la comparaison avec leurs aînés. Grâce à l’aide de l’ancien Bleu Alain Giresse, on a tout repris en détail.
La défense. Avec Thuram-BlancDesailly-Lizarazu, France 1998 avait une assise défensive de folie, qui a juste encaissé deux buts durant toute la compétition. En plus, ils marquaient : à part le doublé de Zizou en finale, tous les buts ont été marqués par des joueurs à vocation défensive à partir des huitièmes. La version 2018 a moins la gueule d’une muraille infranchissable. « La France actuelle présente moins de solidité défensive, moins de densité surtout, et a un côté beaucoup moins hermétique, c’est une certitude », confirme Giresse.
L’expérience. La France 2018, avec son équipe qui sort à peine de la maternelle (même pas 26 ans de moyenne d’âge), laisse à désirer. Mais on oublie qu’il y a vingt ans, la troupe de Jacquet avait seulement 26 ans et trois mois de moyenne d’âge. « Il y a une différence : l’Euro 1996 avait posé les bases de la victoire en 1998, analyse Giresse. On a l’impression, aujourd’hui, que l’équipe commence un nouveau cycle, avec Mbappé, Dembélé, Tolisso, les latéraux… »
Le leadership. Desailly patron du Milan AC, Zidane joyau de la Juve, Blanc pilier de l’OM… En 2018, seul Griezmann semble être le meilleur joueur de son club. Il manque à cette équipe un ou deux aboyeurs. « Au niveau du caractère et de l’état d’esprit, je ne vois pas de leader moral dans l’équipe actuelle, explique l’ancien joueur des Girondins. Je ne pense pas qu’un tel leader puisse émerger dans une Coupe du monde. »
Le talent. Aussi doués qu’étaient les Français en 1998, on a quand même un gros coup de coeur pour l’incroyable équipe actuelle. Mbappé, Dembelé, Grizou, Lemar, Pogba… « On a tendance à sous-estimer le talent en 1998, avec notamment Djorkaeff, qui était génial techniquement, tempère Giresse. Après, avec Lemar ou Fekir, il y a l’air d’avoir plus de réservoir cette année… »
Le collectif. En tant qu’équipe, les Bleus actuels ne font pas rêver, malgré quelques fulgurances. Ceux de 1998 étaient capables de mouvements collectifs de grande ampleur. Mais le regard est biaisé par le résultat final, car lors des matchs de préparation, ce n’était pas foufou… «Je pense surtout que la France actuelle ne s’appuie pas sur le collectif, juge Giresse. La France de 1998 avait un jeu plus dans le contrôle que France de 2018, mais les Bleus actuels s’appuient sur un jeu de fulgurance. »