20 Minutes

Le film de Krasinski a tout pour ravir les mordus d’horreur

Avec «Sans un bruit», John Krasinski a mitonné un film sans temps mort pour les cinéphiles amateurs de sensations fortes

- Caroline Vié

John Krasinski a tout compris au cinéma d’horreur. Cela semble évident quand on voit son film Sans un bruit, succès surprise de ce début d’année aux Etats-Unis. Une famille – le père incarné par Krasinski lui-même, la mère jouée par Emily Blunt (l’épouse du réalisateu­r à la ville) et leurs trois bambins – vit un pur cauchemar face à des extraterre­stres aveugles, mais dotés d’une ouïe particuliè­rement développée. Il faut déjà avoir une bonne idée. Ici, le bruit. Au moindre son, les E. T. affamés surgissent et gobent les humains sans autre forme de procès. Dès les premières scènes, le ton est donné. Les spectateur­s vont avoir peur, très peur. La recette mise au point par John Krasinski pour faire trembler est épatante. 20 Minutes vous en révèle les secrets.

> Choisir une viande de qualité. Hommes, femmes, enfants, animaux : tout convient à ces « viandards » au physique peu avenant. « Il faut que le public comprenne que personne n’est à l’abri », explique John Krasinski. Dès les premières minutes du film, un des héros se fait croquer. On sait que les autres sont tout autant menacés.

> N’ajouter les ingrédient­s que très progressiv­ement. Les aliens ne se dévoilent pas tout de suite. Il faut attendre un moment pour découvrir à quel point ils sont répugnants. « Ils n’ont rien d’humain, ce qui les rend d’autant plus menaçants », précise le cinéaste. On n’a pas envie de croiser ces grosses bêtes aux bouches baveuses pleines de dents.

> Faire mijoter le spectateur. Chaque bruit provoqué accidentel­lement prend des proportion­s impression­nantes. « La bande-son a été ciselée pour ménager les effets », reconnaît le réalisateu­r. Il met le spectateur sur des charbons ardents quand les personnage­s se retiennent de crier de douleur ou de surprise.

Ne pas lésiner sur l’assaisonne­ment. Accoucheme­nt, clou saillant ou jouet bruyant sont des éléments capitaux dont le réalisateu­r saupoudre des séquences haletantes. « J’aime l’idée que, si les héros n’ont pas le droit de hurler, le public, lui, peut le faire », s’amuse John Krasinski.

> Servir le tout bien chaud. Il n’y a pas un seul temps mort dans ce film d’horreur très réussi. Science-fiction et angoisse donnent un plat savoureux appréciabl­e si l’on aime les sensations fortes et les histoires aux saveurs corsées. Il ne reste plus qu’à souhaiter une bonne dégustatio­n aux plus gourmands des cinéphiles.

« Il faut que le public comprenne que personne n’est à l’abri. »

John Krasinski, réalisateu­r

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John Krasinski (à g.) et Noah Jupe, père et fils, doivent survivre dans le silence.

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