Le Maroc, ric-rac, rate le choc
Battus par le Portugal (1-0), mercredi, les Lions de l’Atlas sont déjà éliminés, après deux défaites en deux matchs. Et ils l’ont mauvaise
Cruauté infinie du calendrier du Mondial : le Maroc est la première équipe officiellement éliminée de la compétition, alors qu’elle est l’une des seules à avoir proposé un peu d’enthousiasme offensif. Même l’entraîneur portugais, le sémillant Fernando Santos, le reconnaissait : « Je l’admets, c’est un résultat injuste pour le Maroc. Mais le football est ainsi : celui qui marque, gagne.» C’est précisément le grand problème des Lions de l’Atlas, qui n’ont pas marqué en deux matchs, malgré bon nombre d’occasions.
La fierté d’Hervé Renard
Les Marocains ont du talent dans tous les coins du terrain, sauf dans celui où ça compte le plus : la surface adverse. Boutaib a fait de son mieux, mais il n’a jamais été placé où il le fallait. Sur chaque coup de pied arrêté bien tiré, c’est Benatia qui était au bon endroit. Mais comme le défenseur de la Juve l’a lui-même fait remarquer, « si j’étais fort devant le but, ça se saurait. Quand ton défenseur central est le plus dangereux, c’est jamais bon signe.» Après cette rencontre, les Marocains en avaient aussi après l’arbitre, coupable de ne pas s’être penché sur une faute supposée de Pepe à l’encontre de Boutaib, lors du but de Ronaldo (4e). « Il y a une charge incroyable dans le dos d’un joueur qui finit par terre, peste Benatia. Je me demande comment l’arbitre vidéo ne le voit pas. Sur ce coup-là, je me dis que le Maroc n’a pas été respecté. » En réalité, le même Benatia a poussé Pepe qui est venu s’empaler sur Boutaib. Et pour le dire franchement, on n’aurait pas sifflé faute non plus.
Hervé Renard, très ému, a préféré prendre un peu de hauteur pour remercier ses joueurs et ses bruyants supporters. «Tout le peuple marocain est très fier de son équipe, a expliqué le sélectionneur. On a montré qu’on était une équipe qui jouait au foot. Les joueurs étaient sublimés car on avait l’impression de jouer à Casablanca dans ce stade de Moscou. » Les Marocains ont encore une chance de régaler leurs fans, contre l’Espagne, pour le dernier match de poule. « Ça n’a pas dû être facile d’arriver jusqu’ici pour eux, lance Hakimi, l’arrière-droit du Real Madrid. On veut vraiment les remercier en offrant un beau visage contre les Espagnols.» On ne se fait pas trop de soucis pour ça.