20 Minutes

Il faut pénaliser financière­ment les pays qui refusent les migrants »

- Propos recueillis par Anne-Laëtitia Béraud

Les dirigeants de seize pays européens tentaient, dimanche à Bruxelles, d’apaiser les tensions dans l’Union face au défi migratoire. Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche CNRS au Ceri-Sciences Po, n’est guère pourtant optimiste.

Ce mini-sommet précède un Conseil européen, les 28 et 29 juin. Qu’augure-t-il ?

Cela augure une grande fracture dans l’Union européenne, entre les pays qui souhaitent organiser un accueil et ceux qui ne veulent rien savoir. Le problème est global en Europe et ne se limite pas à la question des migrations. Avec la montée de l’extrême droite et des populismes européens, c’est un abandon général de la solidarité et le retour à des traditions et des identités.

La France et l’Espagne vont proposer de créer des « centres fermés sur le sol européen », a annoncé Emmanuel Macron...

Cela, à mon avis, traduit une sorte de compromis : d’un côté refuser que des femmes et des hommes meurent en mer, mais, de l’autre, faire preuve de fermeté et un tri entre ceux qui demanderon­t l’asile. Cette politique peut-elle être appliquée? J’en doute. Comment mettre en place une politique migratoire à l’échelle européenne ?

Il faudrait pénaliser financière­ment les pays qui refusent les migrants. Je suis aussi favorable à rouvrir l’immigratio­n pour les métiers en tensions.

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Un bébé secouru en mer est pris en charge par un humanitair­e espagnol.

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