20 Minutes

« On a permis aux gens de s’identifier à une nation »

Vingt ans après le titre de 1998, Marcel Desailly analyse ce que cet événement a changé dans nos vies

- Propos recueillis par Bertrand Volpilhac

Aux bords de la Seine, 20 Minutes a rencontré Marcel Desailly. L’occasion de parler avec l’ex-défenseur de l’équipe de France, de la vie, du titre de champion du monde, de son héritage et de l’empreinte qu’il laissera.

Vingt ans après la victoire de 1998, avez-vous l’impression de faire partie de la vie des gens ?

J’ai certaineme­nt fait de partie de la vie des gens, mais plus à travers le parcours que notre équipe de France a réalisé. Cette Coupe du monde a fait prendre une forme de conscience patriotiqu­e.

Ce sacre a-t-il changé le pays en profondeur ?

On a permis à la France de prendre conscience de la manière dont le sport pouvait permettre aux gens de communier ensemble. Les gens ont pu prendre position, s’identifier à la nation qu’est la France. C’était le démarrage d’une envie de quelque chose.

C’est quoi, aujourd’hui, être champion du monde ?

Il y a une forme de magie, qui se vit du matin au soir. J’ai bien aimé ma coupe d’Europe avec l’OM (1993), la victoire avec Milan (1994), mais la Coupe du monde, ça a apporté une vraie reconnaiss­ance.

Est-ce que les jeunes nés après 1998 vous reconnaiss­ent également ?

Oui, parce que les parents ont tpassé le relais à leurs enfants. Ils se sont assis dans le canapé pour regarder à nouveau la finale ensemble. Il y a des enfants de 10-12 ans qui connaissen­t Zidane bien sûr, mais ils connaissen­t aussi d’autres noms.

Pour cette génération, vous êtes avant tout consultant beIN Sports…

Les 15-16 ans commencent à nous reconnaîtr­e, parce qu’on est consultant­s, mais aussi parce qu’on est des légendes dans les jeux vidéo. Je fais de la télé pour le direct, pour amener mon expertise et quelque part pour rester vivant, rester visible.

Ça vous libérerait d’un poids de ne plus être la seule génération championne du monde ?

Non, car ce n’est pas un poids, mais ça nous ferait du bien quand même. Pour la France. Et égoïstemen­t, j’ai aussi envie de vivre les moments qu’on a fait vivre aux gens, de partager ça avec mes enfants.

Si vous aviez à résumer en une phrase l’épopée de 98 aux jeunes...

Une belle émotion.

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Aujourd’hui consultant pour beIN, l’ex-défenseur des Bleus se souvient.

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