«Le passe Navigo n’augmentera pas»
La présidente du conseil régional, Valérie Pécresse, promet aussi la clim dans les futurs bus
Deux bonnes nouvelles pour le prix d’une. Dans son bureau de SaintOuen (Seine-Saint-Denis), Valérie Pécresse, présidente de la région Ilede-France et d’Ile-de-France Mobilités, a annoncé en exclusivité à 20 Minutes avoir décidé de ne pas augmenter le tarif du passe Navigo pour 2018 (75,20 €). Ni de celui l’abonnement annuel Imagine R pour les Franciliens scolarisés de moins de 26 ans (342 €). En matière de transports, toujours, elle a ajouté que tous les bus achetés à partir de 2019 aient la clim.
« Les Franciliens ont vécu une année de galère indescriptible. »
Pourquoi les tarifs n’augmenterontils pas à la rentrée ?
Pour deux raisons. La première, et la plus importante : les Franciliens ont vécu une année de galère indescriptible, liée aux travaux et surtout à ces mois de grève à la SNCF. Je n’imaginais donc pas de leur faire supporter une hausse des tarifs. Ensuite, nous avons redressé la situation financière d’Ile-de-France Mobilités, qui était totalement dégradée quand je suis arrivée en 2016. Le passe Navigo unique avait creusé un trou dans la caisse de 480 millions d’euros par an. Cette ardoise, nous l’avons comblée cette année.
Comment ?
Grâce à l’accord passé, au bout d’un an de bras de fer avec Manuel Valls, qui a permis d’augmenter le versement transport des entreprises. Ces dernières ont payé 360 millions d’euros. Il y a aussi eu une centaine de millions d’euros payés par l’Etat via le transfert de la taxe carbone sur l’essence. Ce sont donc les automobilistes et les entreprises qui ont payé le passe unique. Enfin, nous enregistrons une augmentation de la fréquentation assez significative cette année (+3,5 %), liée à l’effet tarif, mais aussi à l’arrivée d’un certain nombre de matériels roulants neufs qui rendent les trajets plus attractifs. En 2015, pourtant, vous aviez promis de ne pas toucher au prix du passe Navigo. Après deux augmentations, il n’y en aura plus ?
Je m’étais engagée à ne pas faire payer l’ardoise du passe unique par les Franciliens. Ils ne l’ont pas payée. Il y a eu deux augmentations ces dernières années, de cinq euros au total, consacrées intégralement à améliorer la qualité du service. Cela a contribué à acheter 250 trains neufs, 250 bus propres, à renforcer 250 lignes de bus, et à créer 8 000 laces de parkings-relais. Nous voulons une tarification juste. Quand on augmente le passe, c’est pour financer une amélioration de service. Mais je ne peux pas m’engager sur une non-augmentation dans les années futures. Il y a énormément de paramètres qu’on ne peut pas prévoir : la croissance, la fréquentation des rames, les conséquences de la grève. Vous avez évoqué la grève à la SNCF. Quel peut être son impact sur les usagers ? C’est la grande interrogation. La grève peut en avoir détourné un certain nombre des transports en commun. C’est pour ça que je me suis battue pour le remboursement [50% du passe Navigo pour avril et mai]. Et si le mouvement se poursuit jusqu’à la fin du mois [de juin], il me paraît indispensable que la SNCF fasse un geste supplémentaire en direction des voyageurs. C’est un geste de respect. Vous aviez aussi une annonce à faire en ce qui concerne le bus…
A partir de 2019, tous les nouveaux bus que nous achèterons seront équipés de la climatisation. Mes prédécesseurs de gauche avaient pris position contre il y a dix ans pour des raisons d’économie. Compte tenu du réchauffement climatique et des pics de chaleur qu’on a maintenant très régulièrement en Ile-de-France et qui vont s’accroître, c’est indispensable.
« Le geste de la SNCF envers les usagers est un geste de respect. »