La Roja a perdu à la roulette russe

Eliminée à la surprise générale par la Russie (1-1, 4-3 t.a.b.), dimanche, l’Espagne, avec son style flamboyant, est perdue. Et elle ne l’a toujours pas compris, à l’instar de Luis Rubiales, le président de la Fédération : «On a été très supérieur, mais ce sport est tellement extraordinaire qu’il peut permettre à des équipes qui sont moins fortes de gagner un match comme celui-ci.» Fernando Hierro avait, lui, conscience du drame qui s’est joué à Moscou : «Le foot a changé depuis 2012. Maintenant, les équipes misent tout sur le jeu rapide en transition. J’entends qu’on puisse penser que notre modèle ne marche plus.» Les garants du style s’en vont les uns après les autres. Xavi au Brésil, Iniesta en Russie. Le formidable milieu catalan a commencé son dernier match de sélection sur le banc, et son entrée n’a rien changé à la possession anesthésiante de la Roja. « Le style, ce sera les joueurs que tu veux avoir ou que tu ne veux pas avoir », a-t-il expliqué. Reste à savoir ce qu’on veut. Mais sortie sans gloire par la Russie, qui affrontera la Croatie (vainqueur du Danemark 1-1, 3-2 t.a.b.) en quart, l’Espagne n’en sait foutre rien.