20 Minutes

« Lastman », un poids lourd français sur Netflix

Adaptation libre et originale de la BD, «Lastman» est disponible en intégralit­é sur Netflix

- Vincent Julé

« Jusqu’à la dernière seconde », confiait son entourage. Si le réalisateu­r Jérémie Périn décroche rarement son téléphone, c’est qu’il a travaillé 18 heures par jour sur la série « Lastman » désormais disponible sur Netflix. La BD éponyme était déjà un défi pour ses auteurs Balak, Michaël Sanlaville et Bastien Vivès, avec 20 pages par semaine disponible­s en ligne, puis en version papier chez Casterman. Finalement, 120000 exemplaire­s sont vendus en Europe. Son adaptation télé a été un défi encore plus grand.

Un préquel à l’oeuvre originale

« Dans l’animation française, on demande de s’adresser aux 6-8 ans, de raconter l’histoire d’une fillette et de son chien qui font un goûter, précise Balak, auteur de la BD et scénariste de la série. Nous voulions autre chose. » Alors qu’il portait sur grand écran une autre BD de Bastien Vivès, Polina, danser sa vie, le producteur Didier Creste met la main sur Lastman et se donne pour mission de l’adapter. « Y a du cul, de la violence, tout ce qui nous intéresse, ironise Laurent Sarfati, directeur d’écriture. Nous ne voulions faire aucune concession, et nous avons eu la chance que France 4 ouvre une case pour les dessins animés pour adultes. » Mais la série « Lastman » n’est pas une fidèle adaptation de la BD éponyme, puisqu’il s’agit d’un préquel. Il nous plonge dans l’histoire de Richard Aldana, âgé de 10 ans, avant que celui-ci ne devienne le héros que les lecteurs connaissen­t. « A chaque changement de média [il existe aussi un jeu vidéo, « Lastfight »], l’idée est d’avoir une nouvelle histoire, un nouvel univers, une nouvelle esthétique », assure Laurent Sarfati. C’est là qu’est intervenu Jérémie Périn, qui a dirigé 80 à 100 personnes, de plusieurs studios et tous français, pour composer 26 épisodes de 13 minutes, soit 5 h30 d’animation. Influencé par la japanime et la série B, Jérémie Périn a déployé des astuces de mise en scène pour pallier un budget et un planning limités. « C’est un principe qu’on a oublié, alors qu’il est intéressan­t, puissant, précise-t-il. En montrer peu, pour en suggérer plus. » A l’écran, cela donne des séquences presque statiques, comme dans les dessins animés du « Club Dorothée », ou des cuts to black, des mouvements de caméra que le spectateur n’a pas vu venir. Le tout afin de préserver les fulgurance­s visuelles et les bastons dantesques.

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La série se compose de 26 épisodes de 13 minutes, soit 5h30 d’animation.

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