«Faire drôle n’est pas synonyme de bâcler»
Dans l’irrésistible fantaisie policière «Au poste!», Benoît Poelvoorde est dirigé par le réalisateur Quentin Dupieux
Benoît Poelvoorde a travaillé avec Quentin Dupieux, le réalisateur de Réalité et Wrong Cops, pour Au poste !, la comédie la plus drôle de l’été. L’acteur incarne un flic un brin borné qui fait passer un sale quart d’heure au témoin d’un meurtre (brillant Grégoire Ludig) dans un commissariat. Anaïs Demoustier, Orelsan, Philippe Duquesne et Marc Fraize figurent aussi au casting. 20 Minutes a rencontré Benoît Poelvoorde et Quentin Dupieux, devenus très complices.
Que saviez-vous l’un de l’autre avant de vous rencontrer ?
Quentin Dupieux : Comme tout le monde, je savais que Benoît a une palette de jeu monstrueuse. C’est un héros de ma jeunesse, car j’ai vu C’est arrivé près de chez vous trois fois de suite à sa sortie.
Benoît Poelvoorde : De Quentin, je n’avais vu que Rubber, un film d’horreur avec un pneu comme héros. Je ne connaissais pas le reste de son travail.
Vous n’êtes pas vexé, Quentin ?
Q.D. : Cela ne me pose pas de problème. Je suis heureux que Benoît ait accepté pour le texte et pas pour mon nom !
B.P. : Le scénario d’Au poste ! est le premier que je lis depuis longtemps. J’ai ri comme un fou alors que les scripts m’emmerdent la plupart du temps… Vous avez bien rigolé sur le tournage ?
B.P. : C’est l’un des tournages les plus studieux que j’aie jamais vécus. Quentin m’a fait bosser comme rarement. Il fallait que je connaisse mon texte et celui de mes partenaires car tout était calculé avec une précision incroyable.
Q.D. : Oui, j’ai mis Benoît au boulot. Je l’avais prévenu que ce serait vraiment du travail. Le comique est une question de rythme, comme une partition musicale. Si vous sautez des notes, cela devient inaudible. On ne peut pas se permettre d’approximation.
En quoi « Au poste ! » est-il différent des comédies qui envahissent nos écrans ?
B.P. : C’est un film écrit et travaillé ! Pas de ceux qui sont vendus comme des yaourts. Au poste ! démontre que drôle n’est pas synonyme de bâcler.
Q.D. : J’aimerais, à mon petit niveau, retrouver le charme du cinéma populaire, comme Le Magnifique avec Jean-Paul Belmondo. J’aimais ces films distrayants où on ne prenait pas les spectateurs pour des idiots.