L’heureux événement vu d’une maternité parisienne
Drôle d’ambiance à la maternité des Bluets (Paris 12e), où une minifan-zone a accueilli des supporters des Bleus, dimanche. « Les papas nous ont demandé comment ils allaient pouvoir voir le match », sourit Sasha, 19 ans, à l’accueil, maillot des Bleus sur les épaules. « On se posait la question justement», confirme Sami, 34 ans, père de deux enfants dont une petite Ida, née le 14 juillet. Il faut l’avouer, ça commençait mal : à une heure du match, aucune des deux télévisions de la salle d’attente ne fonctionnait. Ni une, ni deux, une fan-zone est improvisée dans une chambre. Le personnel de la maternité passe dans les couloirs, drapeau tricolore dessiné sur les joues. Les sagesfemmes, elles, suivent le match en direct dans un coin de leur bureau, pendant les pauses. « Les papas nous en ont tous parlé. C’est particulier pour eux, il y en a même qui ont demandé à ce qu’on les maquille», confie l’une d’entre elles. A 17 h, c’est parti. La chambre se remplit peu à peu d’un public hétéroclite : de nouveaux pères, des grands-pères, de futures mères et de jeunes mamans avec leur nouveau-né. Dans la pièce, la plus jeune supportrice a 24 heures, le plus âgé, 78 ans. Un papa se dévoue pour aller chercher de la bière. A la mi-temps, un couple arrive avec le petit Paul, 72 heures au compteur. Le petit garçon au prénom prédestiné est d’ailleurs habillé en bleu-blanc-rouge. Pas vraiment fans de foot, Pauline et Antoine ont quand même tenu à marquer le coup. Un souvenir pour plus tard.
A la fin du match, on ouvre le champagne acheté en vitesse dans un magasin, on parle moitié football, moitié naissance, mais surtout de la joie d’avoir vécu ce moment si particulier. « «a restera un souvenir inoubliable », dit Geneviève, qui n’en revient toujours pas.
Dans la chambre, la plus jeune supportrice a 24 heures, le plus âgé, 78 ans.