La capacité cérébrale des enfants, ça se travaille !
Le neuroscientifique Stanislas Dehaene publie « Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines»
Le fonctionnement du cerveau au service de la pédagogie. Dans Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines (éd. Odile Jacob, 22,90 €), paru mercredi, Stanislas Dehaene, président du conseil scientifique de l’Education nationale, analyse le fonctionnement de la mémoire, le rôle de l’attention… Des informations utiles aux enseignants et aux parents afin de permettre aux enfants de mieux apprendre.
En quoi vos travaux peuvent-ils aider à mieux prendre en charge les élèves en difficulté ?
Comprendre ce qui se produit quand le cerveau apprend permet de s’adapter pour le rendre plus efficace. Nous sommes tous dotés d’une machine cérébrale extraordinaire qui dépasse les ordinateurs, car le cerveau humain déploie des algorithmes qui n’ont pas été imités par les machines.
Vous soulignez le rôle de l’attention dans les apprentissages, mais comment améliorer les capacités de concentration chez l’enfant ?
Différentes activités permettent de stimuler l’attention exécutive de l’enfant : jouer d’un instrument de musique ou à un jeu vidéo, chanter dans une chorale…
Vous insistez sur la qualité du sommeil…
Les données scientifiques sont claires : le cerveau apprend la journée et consolide les connaissances la nuit. C’est pourquoi la durée et la profondeur du sommeil sont très importantes.
Quels conseils donneriez-vous aux parents pour améliorer les facultés d’apprentissage de leurs enfants ?
Ils ne doivent pas considérer que c’est uniquement à l’école d’instruire leurs enfants. Ils doivent aussi créer un univers stimulant : en leur parlant, ce qui va permettre d’enrichir leur vocabulaire et leur aptitude à raconter, en les incitant à lire, à découvrir des activités artistiques ou sportives.
Vos conseils suscitent une certaine défiance de la part des enseignants… C’est un faux procès de croire que les sciences cognitives nieraient l’histoire de l’enfant et ses origines sociales ou qu’elles seraient un frein à la liberté pédagogique des enseignants. Elles sont juste une aide pour optimiser les capacités d’apprentissage.