De sacrés coups de maître
Formé parmi les moines Shaolin, Dominique Saatenang est devenu un prof d’exception
« Comme le cobra, votre coup doit être senti avant d’être vu », affirmait Bruce Lee. Un mentor qui a inspiré Dominique Saatenang et l’a mené à devenir moine Shaolin. Dans le 18e arrondissement de Paris, celui qu’on appelle aussi le « Bruce Lee africain » fait face à une dizaine de petits guerriers, âgés de 5 à 12 ans. Ils débordent d’énergie dans la salle d’arts martiaux du centre MichelineOstermeyer. Alors que le maître, vêtu de sa tenue traditionnelle Shaolin, leur accorde une pause, la plus jeune, Juliette, 5 ans et demi, explose de joie après avoir réussi cette roulade arrière sur laquelle elle butait la veille.
En France et en Afrique
« «a me détend. J’apprends le jeu de l’attaque et de la maîtrise », explique de son côté Margaux, 12 ans, vicechampionne de France de kung-fu. Cela fait un an qu’elle s’entraîne deux fois par semaine sous l’oeil attentif de Dominique Saatenang, qui l’enlace pour la féliciter de ses prouesses. Lui s’est formé au temple Shaolin WingChun, en Chine, où il est surnommé « L’aigle noir ». Depuis, il prodigue cet enseignement traditionnel du kung-fu aux jeunes en France et en Afrique.
La séance terminée pour les kungfu kids, place aux performances du maître rejoint par sa troupe Shaolin Black and White, composée de Yassine, Dominique (le fils du maître), Franck et Hicham. L’échauffement est sonore et visuel. Le maître manie le fouet qu’il fait claquer sur le tatami. Puis suivent des exercices de respiration et de concentration, avant une démonstration « de casse ». Le maître brise alors deux barres de fer sur son crâne face à des disciples dont les mains sont jointes au niveau du chakra du coeur. «Après une séance de kung-fu, je me sens serein, conclut son fils. Cela me permet de développer ma concentration et de canaliser mon énergie.»