La mère de Clément Méric, entre douceur et fermeté
Depuis mardi, trois skinheads comparaissent devant la cour d’assises de Paris pour la mort de Clément Méric, militant antifasciste tué lors d’une bagarre en juin 2013, alors qu’il avait 18 ans. Jeudi après-midi, sa mère, Agnès, a raconté avec pudeur ce «garçon élégant, pas seulement physiquement », son courage face à la leucémie contre laquelle il s’est battu dès l’âge de 16 ans, ses convictions. Calme et posé, son fils pouvait néanmoins « manifester fermement sa désapprobation ». Aussi, n’est-elle pas surprise d’apprendre qu’il ait pu réagir verbalement face à des messages racistes aperçus il y a cinq ans, même si elle met en doute les mots utilisés par les témoins. « Mais pour moi, ce n’est pas de la provocation, c’est quelque chose qui doit provoquer de l’indignation.» De ce procès, Agnès Méric attend avant tout le respect de la mémoire de son fils. «J’ai trouvé qu’il n’y avait pas vraiment de prise de conscience de la gravité de ce qu’il s’est passé », explique-t-elle dans un mélange de douceur et de fermeté.