20 Minutes

Asthme

Des astuces aident les enfants à prendre leur traitement

- Oihana Gabriel

Pour certains enfants, rentrée rime avec difficulté­s à respirer. «Les statistiqu­es sont les mêmes tous les ans : deux semaines après la rentrée des classes, le nombre de crises d’asthme explose*», constate Marc Sapène, pneumologu­e et président de l’associatio­n Asthme & Allergie. En cause : un cocktail explosif composé du retour à la vie en collectivi­té, de celui des virus et des émotions fortes, notamment.

Source de tensions

Pas facile, toutefois, pour les petits malades (l’asthme touche 10 % des jeunes Français) de suivre leur traitement. Un traitement qui consiste pour 70 % d’entre eux à inhaler un traitement anti-inflammato­ire. « L’inhalation demande plus de concentrat­ion et de temps qu’avaler un simple sirop, souligne Sandrine Bender, asthmatiqu­e. Quand on est petit, on vit vraiment ça comme une injonction incompréhe­nsible. » L’inhalateur devient alors vite un sujet de tension entre parents et enfants.

Pour faciliter cette séance de soin, plusieurs objets ont vu le jour. Grâce à un serious game qu’il teste actuelleme­nt avec des enfants à Bordeaux, Marc Sapène explique « de façon ludique et interactiv­e quand il faut sortir sa Ventoline ». Sandrine Bender, elle, a mis au point avec son associée un petit objet connecté, baptisé Meyko. Un genre de Barbapapa qui encourage les plus jeunes dès 3 ans à prendre leur traitement, seuls et régulièrem­ent. Les parents programmen­t via l’applicatio­n l’heure du traitement… et Meyko les traduit en termes d’humeur. « Quand il est triste, l’enfant sait qu’il doit approcher son médicament du bonhomme, qui va le détecter et être excité, explique la conceptric­e. L’enfant prend son traitement et fait un câlin à Meyko, qui sourit, ce qui enregistre la prise de médicament, et le parent est ainsi prévenu sur son portable. » « Au début, j’étais assez dubitatif, avoue Marc Sapène. Mais j’ai changé d’avis en voyant combien les enfants s’attachent à cet objet transition­nel, ce qui permet de sortir de la contrainte du traitement. » Avec quel résultat en matière d’observance ? « En moyenne, on constate entre 30 et 60 % d’observance sur un traitement de fond de l’asthme ; avec Meyko, on arrive à 80 à 95 % », se félicite Sandrine Bender. Qui voit dans ce petit bonhomme bien des promesses : car il pourrait à l’avenir aider les enfants atteints de n’importe quelle maladie chronique à suivre leur traitement… avec le sourire. * Selon l’Institut de veille sanitaire, le nombre de passages aux urgences et d’hospitalis­ations augmentait à chaque rentrée de 50 % (chiffres 2015).

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Environ 10 % des jeunes Français souffrent d’asthme.

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