Asthme
Des astuces aident les enfants à prendre leur traitement
Pour certains enfants, rentrée rime avec difficultés à respirer. «Les statistiques sont les mêmes tous les ans : deux semaines après la rentrée des classes, le nombre de crises d’asthme explose*», constate Marc Sapène, pneumologue et président de l’association Asthme & Allergie. En cause : un cocktail explosif composé du retour à la vie en collectivité, de celui des virus et des émotions fortes, notamment.
Source de tensions
Pas facile, toutefois, pour les petits malades (l’asthme touche 10 % des jeunes Français) de suivre leur traitement. Un traitement qui consiste pour 70 % d’entre eux à inhaler un traitement anti-inflammatoire. « L’inhalation demande plus de concentration et de temps qu’avaler un simple sirop, souligne Sandrine Bender, asthmatique. Quand on est petit, on vit vraiment ça comme une injonction incompréhensible. » L’inhalateur devient alors vite un sujet de tension entre parents et enfants.
Pour faciliter cette séance de soin, plusieurs objets ont vu le jour. Grâce à un serious game qu’il teste actuellement avec des enfants à Bordeaux, Marc Sapène explique « de façon ludique et interactive quand il faut sortir sa Ventoline ». Sandrine Bender, elle, a mis au point avec son associée un petit objet connecté, baptisé Meyko. Un genre de Barbapapa qui encourage les plus jeunes dès 3 ans à prendre leur traitement, seuls et régulièrement. Les parents programment via l’application l’heure du traitement… et Meyko les traduit en termes d’humeur. « Quand il est triste, l’enfant sait qu’il doit approcher son médicament du bonhomme, qui va le détecter et être excité, explique la conceptrice. L’enfant prend son traitement et fait un câlin à Meyko, qui sourit, ce qui enregistre la prise de médicament, et le parent est ainsi prévenu sur son portable. » « Au début, j’étais assez dubitatif, avoue Marc Sapène. Mais j’ai changé d’avis en voyant combien les enfants s’attachent à cet objet transitionnel, ce qui permet de sortir de la contrainte du traitement. » Avec quel résultat en matière d’observance ? « En moyenne, on constate entre 30 et 60 % d’observance sur un traitement de fond de l’asthme ; avec Meyko, on arrive à 80 à 95 % », se félicite Sandrine Bender. Qui voit dans ce petit bonhomme bien des promesses : car il pourrait à l’avenir aider les enfants atteints de n’importe quelle maladie chronique à suivre leur traitement… avec le sourire. * Selon l’Institut de veille sanitaire, le nombre de passages aux urgences et d’hospitalisations augmentait à chaque rentrée de 50 % (chiffres 2015).