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Jeux vidéo

Les fans prennent leurs libertés avec « Spider-Man »

- Vincent Julé

Depuis l’annonce de sa création à l’E3 2016, le nouveau jeu de l’homme araignée, «Spider-Man», sorti vendredi sur PlayStatio­n 4, cristallis­e les attentes et espoirs des fans. Le héros Marvel a été tellement maltraité au cinéma, avec trois incarnatio­ns et franchises en moins de dix ans, que son salut ne pouvait venir que d’un autre médium. Le studio Insomniac Games (« Spyro », « Ratchet et Clank ») l’a bien compris et lâche le joueur au début du jeu, du haut d’un immeuble.

Un effet de balancier parfait

Il s’agit donc de se balancer d’un gratte-ciel à un lampadaire, de tisser sa toile, de voltiger entre les buildings new-yorkais. Peter Parker et son alter ego Spider-Man ont certes toujours été cette métaphore de l’adolescenc­e, ce super-héros de quartier, mais ils incarnent aussi un esprit de liberté. Le jeu « SpiderMan » en fait son mantra, presque sa raison d’être, grâce un effet de balancier parfait. La haute voltige est d’abord un moyen de transport redoutable, mais elle devient vite un mode de vie à part entière.

Le joueur s’en rend d’autant plus compte lorsque, au détour d’une mission ou d’un raté, il retombe sur la terre ferme, au milieu de la foule, qui l’interpelle, lui demande des selfies. Il aura vite fait de rejoindre les hauteurs, grisé par le spectacle d’un Manhattan réaliste et spectacula­ire. A l’instar de « Red Dead Redemption » et ses errances au soleil couchant, il n’est pas interdit de préférer une balade aérienne dans Central Park ou Times Square à certaines quêtes annexes, artificiel­les et répétitive­s. Et, lorsque le devoir appelle notre super-héros – en réalité, la baston –, le gameplay, très dynamique et inspiré de la série de jeux « Batman : Arkham », encourage à réaliser des combos et esquives, mais aussi des chorégraph­ies dans lesquelles le personnage pose peu, voire pas du tout, le pied à terre. Ce nouveau «Spider-Man» rappelle tout de même le super-joueur à sa condition de mortel, et n’oublie pas l’humain derrière le masque. Il faut passer sur le design générique du personnage, et encore plus des méchants, pour découvrir un Peter Parker qui fait la synthèse de ses doubles cinématogr­aphiques, un Peter Parker qui est Spidey depuis huit ans, qui connaît la chanson. Attention, il n’est pas devenu plus mature, il continue à ne pas se prendre aux sérieux, à se raconter des histoires et à multiplier les punchlines. Mais l’histoire déjoue certaines attentes, prend des chemins de traverse et finit par émouvoir le joueur qui était venu pour s’éclater. C’est bon, vous pouvez lâcher prise.

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Le joueur peut voltiger à l’envi dans un Manhattan réaliste et spectacula­ire.

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