A quoi s’attendre avec le versement social unique ?
Le versement social unique des allocations figure dans le plan pauvreté. Dans son programme, Emmanuel Macron définissait ainsi la mesure : « Toutes les prestations seront versées automatiquement le même jour du mois.» Ce sera le cas pour le RSA et l’AAH (allocation adulte handicapé), mais les aides au logement ou l’ASS (allocation de solidarité spécifique) resteraient versées à part.
Pour ce qui est du caractère «automatique » du versement – sans que le bénéficiaire doive réaliser une quelconque démarche – il reste à clarifier. Le ministère des Solidarités et de la Santé n’a pas souhaité préciser s’il serait effectif dès 2019. C’est pourtant un point essentiel, souligne Florent Guéguen, directeur de la Fnars (Fédération des acteurs de la solidarité) : «Cela permet[trait] de réduire le taux de non-recours. Actuellement, 30% des gens qui ont droit au RSA ne le touchent pas ! » Cela induirait aussi des coûts supplémentaires – jusqu’à 3 milliards d’euros pour le RSA en cas de taux de recours (fictif) de 100%. Mais «la situation et les ressources de chaque bénéficiaire étant connues quasiment en temps réel, cela réduir[ait] la fraude, note Victor Poirier, chargé d’études à l’Institut Montaigne. Tout comme les coûts de gestion liés aux trop-perçus et aux indus [2,7 milliards l’an passé].»