Le patrimoine, l’autre attraction de Disneyland
Connu pour ses sensations fortes, le site l’est moins pour ses artisans d’art
Trois cent soixante privilégiés vont découvrir Disneyland Paris (Seineet-Marne) sous un nouvel angle ce week-end. A l’occasion des Journées européennes du patrimoine, ils vont participer à des visites guidées gratuites – mais déjà complètes – de 15 lieux du complexe touristique, ce qui est une première. Parmi eux, le château de La Belle au bois dormant, qui n’est autre que « l’emblème du parc, avec une architecture inspirée des monuments nationaux », indique Michael Giordano, ambassadeur (représentant) de Disneyland Paris.
Tapissier, doreur, cordier...
«Beaucoup d’attention» est apportée à l’édifice haut de 50 m, orné de vitraux, de flèches dorées et de tapisseries d’Aubusson. Sa conservation est de fait assurée par des artisans d’art. Chaudronnier, tapissier, doreur, ébéniste, vitrailliste, cordier… tous «maîtrisent les techniques ancestrales de restauration qui disparaissent », précise Michael Giordano. Leur savoir-faire s’exerce aussi sur Main Street, la rue commerçante du parc d’attractions. Ses 2000 enseignes sont réalisées sur place par trois peintres en lettres et trois peintres décorateurs. Un travail réalisé à la main, avec des brosses spécifiques en poils de martre (extrêmement fins).
A Disneyland Paris, l’art paysager n’est pas en reste non plus. En témoignent les nombreux buissons et arbustes, le plus souvent taillés selon des formes géométriques ou animales. Une spécificité qui rappelle les jardins des châteaux de la Loire ou de Versailles. «Pour les concepteurs de nos jardins, c’était une manière de faire le lien entre la culture française et la culture Disney», explique la direction du parc. Depuis sa création il y a vingt-cinq ans, le site a accueilli 320 millions de visiteurs. Ces passages répétés, mêlés aux intempéries, engendrent de l’usure. Les artisans d’art veillent donc à ne pas laisser ce patrimoine dépérir, «afin que la magie opère chaque jour auprès des visiteurs », glisse Michael Giordano.