L’Etat reconnaît sa responsabilité dans la mort d’Audin
Emmanuel Macron a franchi un nouveau pas dans le travail de mémoire sur la guerre d’Algérie (1954-1962). Jeudi, le chef de l’Etat a demandé pardon à la veuve de Maurice Audin, soixante et un ans après la mort sous la torture de ce militant communiste, victime «du système institué alors en Algérie par la France». Il a aussi annoncé l’ouverture des archives sur le sujet des disparus civils et militaires, français et algériens.
Pour l’historien Patrick Garcia, ce geste s’inscrit dans la « continuité » d’un processus ouvert en 1998 avec la reconnaissance, par Jacques Chirac, des massacres de Sétif en mai 1945. François Hollande avait, de son côté, entre autres, reconnu la répression de la manifestation d’octobre 1961 à Paris. C’est « une avancée » et « un pas positif », a souligné le ministre algérien des Anciens Combattants. «La France est grande quand elle affronte sereinement tout son passé», a estimé le député PS Boris Vallaud. Mais, pour le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, s’«il ne faut jamais craindre la vérité, (…) il ne faut pas instrumentaliser l’histoire, ce qui est souvent un sport national français, pour se battre la coulpe à perpétuité ».